Aujourd’hui, je viens vous proposer un entrait du texte de Françoise Dolto, extrait du livre « Enfances », texte intitulé « Les yeux ronds ».

Il était une fois Françoise Marette toute petite…
Comment ça se fait que les grandes personnes ne comprennent pas les enfants? Ça, c’est une chose qui, pour les enfants, est très très surprenante : d’abord parce que les enfants croient que les grandes personnes savent tout jusqu’au jour où, en questionnant sur la mort, ils s’aperçoivent soit que les grandes personnes ont peur de parler de la mort, soit que les grandes personnes, si elles disent la vérité, ne savent rien sur la mort; alors, ce jour-là, les enfants sentent que les grandes personnes ne font pas exprès de ne pas les comprendre. Les enfants comprennent, ce jour-là, que c’est très drôle de vivre, puisque personne ne comprend ce que ça veut dire.
Là-dessus, suivant les enfants, ou bien ils veulent oublier qu’ils ne comprennent pas ce que c’est de vivre, et ils font semblant de comprendre des toutes petites choses de tous les jours pour s’intéresser à ça et fuir comme le font les grandes personnes ; ou bien ils restent en quelque façon des poètes, et tout ce qui est mystérieux, ça fait partie de ce qui les fait vivre : ils aiment ce qui est mystérieux, ce qu’on ne peut pas toucher, ce qu’on ne comprend pas, et ce qu’on ne comprend pas, c’est pour eux ami, ça devient ami, je crois. »

L’introduction de ce texte sensible et sincère, ce dialogue entre une mère (Françoise Dolto) et sa fille (Catherine), je l’ai lu enceinte et je viens de le relire avec bonheur. La grande personne déchue de son statut de dieu, je veux l’assumer tous les jours !

Muuuum