Allez, je reprends les rênes pour la deuxième partie du débriefing… promis, j’essaie de faire moins long…!

Thème n°3: La place du père par Maman Bavarde

Cette semaine, nombreuses ont été les contributions qui ont parlé, peu ou prou de la place du Père..Maman Bavarde a bien rendu cette diversité, entre remises en question de vieux stéréotypes et évolution du modèle de la famille, ce n’est pas toujours facile de s’y retrouver…

Pour tenter d’y voir plus clair, je me propose de vous résumer un chapitre du bouquin de G.Delaisi de Parseval et S. Lallemand L’art d’accommoder les bébés.

Avant d’entrer dans le vif du sujet, une petite remarque, en lien avec le thème précédent… Selon les auteures de ce livre, la puériculture se donne pour rôle d’éduquer les parents…

Je ne vous surprendrai pas en vous disant qu’elles estiment que les recommandations des puériculteurs véhiculent autre chose que des savoirs « neutres » sur l’art et la manière de garder un enfant en bonne santé mais bien aussi des idéaux et valeurs sociétales…(de là à dire qu’il s’agit des valeurs de la classe dominante, je ne saurais m’avancer jusque là!!)…

C’est la raison pour laquelle, un chapitre est consacré à la place du père..non celle qu’il « devrait avoir », ni même celle qu’il occupe en réalité, car l’ouvrage n’est en rien ni prescriptif ni descriptif mais bien plutôt les différentes facettes de celles dans lesquels depuis 100 ans les ouvrages de puériculture les enferment…

Six « images » du père sont décryptées pour nous… Je vous en propose à chaque fois un bref résumé, je serais ravie de vous faire passer les extraits correspondants pour les développer, les mettre en résonance avec votre vécu dans une prochaine contribution…

  1. Le grand absent: tout bonnement non mentionné dans les ouvrages de puériculture, ignoré au point que l’on néglige les stérilités masculines et l’influence des maladies paternelles sur la santé de l’enfant…
  2. Le grand enfant: Entre autres choses incapables de se nourrir et de veiller seul à son entretien, jaloux et régressif pendant la grossesse de sa femme et les premiers mois du bébé, atteint d’un profond dégoût face aux régurgitations et autres cacatomiques du bébé..
  3. Le père châtré,  l’image de St Joseph (i.e.: le papa de Jésus, pour ceux qui ne percuteraient pas!):  Maternant et protecteur à l’égard de sa femme enceinte (considérée comme étant dans un état de folie transitoire), il est invité à prendre la place qu’occupait avant la mère de sa femme (lors de l’accouchement notamment)…Tout le monde aura compris que le gynéco se réserve lui le rôle viril et tout puissant (et je ne parle même pas de PMA!!!). Comme St Joseph, le père châtré est d’ailleurs également bricoleur de son état et s’occupe à merveille de l’installation la chambre de bébé…
  4. Le père empêché: Spectateur désÅ“uvré de la grossesse de sa femme… lorsque vient enfin la naissance, il a beau faire, se montrer présent et enthousiaste, on le considère comme maladroit, encombrant et finalement inadapté au petit enfant..
  5. Le désir de paternité aléatoire [titre reformulé]: Jamais à l’initiative du projet d’enfant, parfois même franchement un frein, les pères n’ont pas d’instinct paternel… tout juste la fameuse « fibre paternelle »…Ils seraient impassibles devant une naissance, qu’ils n’auraient de toute façon fantasmée en aucun point…Une femme « attend un bébé », pas un homme…
  6. Père avec deux ans de retard, le père éducateur [titre reformulé]: Comme la mère est la nourrice, le père est le percepteur de son enfant…L’enfant passe donc des mains de l’une aux mains de l’autre. S’ensuit, la fixation de « rôles » éducatif marqués: mère hyperprotectrice, père distant, mère faible, père autoritaire, ou au contraire mère maniaque et père permissif..

J’espère que cela vous inspirera!!!

J’en arrive donc aux deux derniers thèmes que je souhaiterai aborder de manière plus ou moins concomitante… Vous verrez pourquoi…

Thème n°4: La parentalité en construction par Aubergine Divine

Regroupées sous ce thème, Aubergine Divine nous rappelle au fil des contributions et de leurs lots de grandes et petites questions que la parentalité n’est pas un donné mais se construit, au fil du temps…

A ce propos, j’aimerais beaucoup que nous approfondissions la question des écueils dans la construction de la parentalité… Comme je l’avais déjà évoqué dans un précédent débriefing, je constate souvent (avec plaisir aussi!) que nous vivons ce rendez vous hebdomadaire dans une sorte de monde idéal de parents passionnés de nouvelles lectures, toujours partants pour se remettre en question et chercher de nouvelles solutions aux difficultés qu’ils rencontrent… et c’est génial! Mais… qu’en est-il de la construction de la parentalité dans un contexte social, culturel et familial plus difficile?? Comment cela se passe-t-il? Et quand cela ne se passe pas? ou se passe mal? Je n’ai pas de thématiques précises à vous proposer (mais je vous fais confiance pour les trouver), je n’ai non plus aucune envie de verser dans le sensationnel…mais je me dis simplement qu’il pourrait être intéressant d’actualiser nos questions dans un contexte notamment où l’accès à l’écrit n’est pas aussi naturel que dans notre petite communauté…

Autre remarque sur ce thème, là où on évoque parentalité, la notion de culpabilité n’est jamais bien loin… Même si la culpabilité parentale est un thème maintes fois abordé dans les Vendredis Intellos (je vous invite notamment à retrouver l’ensemble des contributions sur ce thème en vous promenant dans le Jardin d’idées des Vendredis Intellos), j’ai le sentiment qu’une donnée nous manque et que je ne parviens pas à expliquer aussi complètement que je voudrais le lien ténu entre les deux…Mes lectures finiront peut être par m’éclairer!!

Ceci étant, je me demande parfois si la culpabilité permanente (ne pensez pas là que je suis parano, la plupart des parents, futurs parents et même anté-pré-parents s’accorderont à dire qu’il n’existe quasiment plus un seul domaine de la périnatalité où la culpabilité n’est pas de mise…!!) n’est pas aussi une façon d’ancrer profondément dans les esprits le discours de la puériculture…Ceci irait de pair avec une suspicion, voire une décrédibilisation systématique à l’encontre des discours alternatifs, à commencer par ceux qui nous viennent du passé…ce qui achèverait finalement de désorienter de pauvres nouveaux parents déjà malmenés par les événements…!!! C’est à peu de choses près la thèse des auteures de L’art d’accommoder les bébés (je vous avais prévenu, quand Mme Déjantée lit un bouquin, elle vous le sert à toutes les sauces!!!) dont je vais vous mettre un extrait en guise d’introduction de notre dernier thème de la semaine…

Thème 5: Les bonnes vieilles recettes, un engouement justifié? par Maman Sioux

Voici donc ce que disent G. Delaisi de Parseval et S. Lallemand sur la mise au banc des grand-mères par les puériculteurs…

« Cette ascendante [la grand-mère], élément toujours important du système de parent et d’alliance français, a le curieux pouvoir de déchaîner l’ire des spécialistes de la puériculture: ils la ressentent comme l’adversaire le plus dangereux de leurs thèses éducatives, ils la prennent à partie, et ont à coeur de prolonger […] le folklore de la belle-mère. En effet, leur cible élective, leur ennemie intime est toujours la mère de celle à qui ils dispensent leurs conseils.[…]Il y a là une apparente discordance entre le conformisme quelque peu étouffant de l’imagerie familiale offerte au long de ces décennies […] et ce provocant irrespect vis à vis d’une parente mûre ou d’âge avancé. On pouvait la dépeindre sous un jour honorable ou, au moins, inoffensif. D’où vient alors cet agacement à fleur de peau de nos auteurs et leur mécontentement sarcastique? Quel crime a commis la grand-mère? […] ce que détestent en elle ses accusateurs, c’est justement que son expérience puisse constituer une source d’information possible pour l’accouchée, une alternative aux conseils du personnel spécialisé en puériculture. Car, si l’on accrédite celui-ci de connaissances scientifiques, il faut bien reconnaître à celle-là le mérite d’une pratique réussie, puisqu’elle a mené son enfant jusqu’à l’étape de la maternité. » pp. 32-33

Là-dessus, je vous invite donc à découvrir le débriefing de Maman Sioux qui recense diverses contributions portant sur les bonnes (?) vieilles recettes (de nos grands mères??) en matière de maternage et maternité..Libre à vous de juger ce qu’il y a à prendre ou à laisser!!!

Je clos avec cet thème le débriefing des 8ème Vendredis Intellos!!! 

Juste à temps car le 9ème, c’est déjà demain!!!

Encore bravo à toutes les participantes et à nos Marraines bien sûr!!!

Bonne lecture!!!!