Aujourd’hui, comme promis, je continue ma saga entamée vendredi dernier, sur les conseils et informations donnés par un médecin des années 1900 à la jeune femme – mère ou nourrice, dans le (très) vieux livre que voici et que j’ai en ma possession :

II – Pendant l’accouchement

Morceaux choisis :

Moment où la parturiente doit se coucher

Pendant la période de dilatation du col utérin, la parturiente a pu se promener dans sa chambre, aller, venir, se coucher, s’asseoir. Elle a fait cent fois la tour de son appartement cherchant une place, une position capable de la soulager des douleurs préparantes, douleurs énervantes, ne faisant guère avant le travail qui se continue d’une façon lente et régulière. Bientôt les douleurs se succèdent, plus rapprochées, puis deviennent plus forte et plus longues. L’accoucheur pratique le toucher vaginal et constate que la dilatation du col de la matrice est complète. La période d’expulsion va commencer.[…]

On soutient le périnée pour éviter sa déchirure

De nouvelles contractions utérines, plus violentes et plus fortes, vont pousser la tête jusqu’au plancher périnéal. A ce moment, l’accoucheur redouble d’attention. il porte l’index dans les voies génitales de manière à se rendre compte de l’état d’engagement de la tête, des progrès et du sens dans lequel d’effectue la rotation. Le périnée se développe, s’allonge, s’étale, s’amincit, bombe et se tend à chaque douleur. La tête va sortir, il faut que son dégagement se fasse sans entraîner de déchirures du périnée et de délabrements de la vulvue fréquents chez les primpares, c’est-à-dire pour celles qui accouchement pour la première fois.

La statistique évalue les déchirures du périnée à 25% en France où les femmes accouchent sur le dos, tandis qu’on ne les évalue qu’à 4% en Angleterre où les accouchées se placent sur le côté gauche. En Allemagne, on est éclectique : les primipares accouchent sur le côté et les multipares, c’est à dire celles qui accouchent pour la deuxième ou troisième fois, sur le dos.

 

Alors là, je dis STOP. Comment ça, on le sait depuis tout ce temps que le périnée est davantage protégé en accouchant sur le côté ??? (Voir ma 2e contribution aux VI ici, qui en parlait un peu). Alors en échange des progrès de la médecine (parce que je vous le dis clairement, je suis bien contente d’accoucher à mon époque, hein !), on a oublié nos savoirs basiques sur la physiologie de la naissance et les pratiques facilitant le travail tout en préservant le corps de la parturiente autant que possible ??

Anesthésie

La plupart du temps les douleurs de la parturition, quoique très vives, sont assez facilement supportées, parce que les périodes de repos qui les espacent sont d’une longueur suffisante. Mais pour peu que la douleur semble provoquer une réaction trop grande et que les phénomènes nerveux deviennent inquiétants, qu’il y ait de l’exaltation ou du délire, l’accoucheur n’a pas le droit de refuser de donner du chloroforme. Il en tirera quelques fois un grand profit, dans les cas, par exemple, de résistance du périnée, de contracture du releveur de l’anus, de spasme et de rigidité du col.

Le chloroforme donné avec soin et méthode ne fait courir aucun danger.

 

Durée de l’accouchement

Cette durée est très variable. En cas d’obésité, elle est plus longue qu’à l’état normal. L’hérédité paraît jouer un rôle en cette circonstance : la durée de l’accouchement est analogue à celle des accouchement de la mère ou de la grand-mère paternelle de la parturiente, suivant la ressemblance physique de cette femme avec sa mère ou avec son père.

En faisant partir le début de l’accouchement des premières douleurs sérieuses et non des coliques légères du début, on peut fixer la durée ordinaire de l’accouchement à : douze heures chez les primipares et à six heures chez les multipares, en dehors de toute complication, bien entendu.

 

Je vous livre juste encore un petit morceau du paragraphe suivant :

 

III – Après l’accouchement

et après j’arrête parce que ça va être trop long.

Repos absolu nécessaire à l’accouchée […]

Les premiers jours après les couches, la jeune mère doit défendre l’entrée de sa chambre aux importuns qui voudraient lui rendre visite […] qu’elle écarte toutes les personnes qui désirent la voir par curiosité plutôt que par sympathie, bien plus soucieuses de se rendre compte de l’ornementation du berceau et de l’ameublement de la chambre que de la santé de la mère et de l’enfant.

Ah, tiens, ça me rappelle un article ça…

Régime alimentaire

Autrefois, on infligeait à l’accouchée une diète presque absolue pendant huit jours. On ne prescrit plus maintenant un jeûne aussi prolongé et l’on permet, le jour même de la délivrance, le régime des opérés : bouillon de boeuf et de poule à volonté.

Dès le lendemain, s’il n’y a pas de fièvre, on autorise des potages, du lait, un oeuf peu cuit. Le troisième jour, une côtelette à midi et un oeuf le soir, avec un peu de pain et d’eau rougie. La traditionnelle tisane de tilleul et feuilles d’oranger sera bue entre les repas, si la soif se fait sentir.

Youhou ! Veinarde l’accouchée !

La semaine prochaine, je clôrai (peut-être temporairement parce qu’il y a encore matière) cette plongée dans les années 1900 sur des extraits concernant les soins à donner au nouveau-né et l’allaitement.

Maman Sioux