Dans le numéro 4 du magazine Psychologie Positive, la rubrique d’Isabelle Fillozat a attiré mon attention. Titrée « un « tiens » vaut mieux que deux « tu l’auras » », elle parle de l’apprentissage de la gestion de la frustration, sujet abordé parfois par mes ami-e-s parents.

Elle présente d’abord une étude faite en 1964 par Walter Mischel à l’université de Stanford : un enfant a le choix entre manger un bonbon maintenant ou en avoir deux s’il-elle patiente jusqu’au retour du chercheur qui les laisse 15 – 20 minutes.
Les enfants ont été retrouvés 30 ans plus tard et celles-ceux ayant attendu (1/3 des participant-e-s) s’en sortent mieux que les autres (plus diplômés, moins d’usage de drogue…).
Les résultats peuvent encourager à frustrer les enfants mais ce serait occulter la conclusion des scientifiques. Ils se sont en réalité penchés sur les conditions qui favorisent ou non la capacité à attendre.
D’une part, le cerveau d’un enfant de moins de 4 ans ne lui permet pas encore de résister quand face à une tentation. Ensuite, le facteur « stress » influence : si les enfants se font souvent disputés, critiqués ou que leurs parents se disputent, l’enfant résistera moins.

« Content, il résiste 4 fois plus ! »

Une autre étude, faite à l’université de Rochester en 2012, a montré que les enfants attendent en moyenne 12 minutes s’ils trouvent l’adulte fiable contre 3 s’il n’a pas respecté une promesse.

Walter Mischel a également montré que la tolérance à la frustration s’apprend. Comme stratégies, on peut : penser à quelque chose d’agréable, imaginer qu’il ne s’agit que d’une image, s’inventer une consigne du type « Si je dois [résister à cette tentation] Alors [je fais ceci à la place] » – par exemple voir jusqu’où je sais compter.

Dans les autres suggestions pour accompagner son enfant dans cet apprentissage, il y a : éviter d’exposer l’enfant à la tentation – par exemple lui faire compter des objets dans le caddie quand on passe devant le rayon des jouets ; quand l’enfant se contrôle, le décrire avant de donner une nouvelle consigne ; lui apprendre diverses techniques de gestion en fonction de son âge ; préparer avec lui le « Si [frustration] alors… » ; partager avec lui quand j’ai une frustration et comment je la gère ; jouer à la situation avec lui-elle en utilisant des peluches ou jouets qui vont devoir gérer la frustration.

« Nous demandons trop souvent à nos enfant de supporter la frustration sans leur apprendre comment faire. L’amour, la tendresse et l’enseignement de stratégies, ce sont les clés ! »

En tant qu’adulte, je sais que je ne sais pas toujours gérer la frustration, j’ai bien envie d’essayer certaines de ces stratégies !

Marie Wolf