Comme beaucoup de parents, j’ai été attirée par ces lettres en relief destinées aux enfants de 3 à 6 ans.

L’objectif clairement affiché est de leur faire découvrir l’alphabet, la lecture, voire l’écriture !

Que ce soit sur les blogs de parents ou dans les rayons de magasins, ces lettres sont souvent associées au nom de Maria Montessori.

En creusant un peu (mais pas trop), j’ai découvert que l’efficacité de cette méthode a également été vérifiée par des études effectuées au LPNC-Grenoble (Laboratoire de psychologie et neurocognition de l’Université Grenoble-II). C’est également à ce moment-là que j’ai entendu pour la première fois parler de neuropédagogie.

Neuropédagogie, quel bien grand mot, me direz-vous ! Un phénomène de mode ?

Pourtant, dès octobre 2012, le magazine Sciences Humaines lui accordait un dossier complet, sous forme d’enquête.

 Dans la recherche en éducation, la neuropédagogie est venue supplanter l’appellation « sciences de l’éducation », celles-ci ayant perdu de leur aura au fil des ans.

A pied de la lettre, l’appellation « neuropédagogie » désigne les recherches en éducation fondées sur les sciences cognitives (neurosciences, psychologie cognitive) ou en linguistique. 1

Concrètement, en quoi ces lettres en relief aideraient-elles les enfants ? Je m’adresse bien-sûr ici aux non-convaincus par l’usage d’une méthode multi-sensorielle prônée par Maria Montessori.

C’est un chercheur du LPNC, Edouard Gentaz, spécialiste du cerveau des tout-petits qui en parle le mieux, dans un reportage/article sur Euronews en avril 2013 : 

Le grand défi pour les enfants de grande section de maternelle est de comprendre le lien entre la forme visuelle d’une lettre, qui est traitée dans des zones visuelles (du cerveau), avec les sons correspondants, qui sont traités dans les zones auditives. Pour faciliter cette association, on rajoute le toucher de façon à améliorer cette connexion entre la forme visuelle de la lettre et le son correspondant. 2

Mais, je l’avoue, ce qui me fascine le plus dans la neuropédagogie, c’est cette rencontre « entre la science du cerveau et l’apprentissage ».

Les scientifiques cherchent à stimuler de nouvelles zones du cerveau, à créer de nouvelles connexions pour faciliter l’apprentissage.2

Et pour cela, on utilise « l’émotion positive ».

Quand le cerveau éprouve une émotion positive, il sécrète de la dopamine, une hormone de plaisir qui lui donne envie d’apprendre. 2

La tâche de l’enseignant est donc de trouver une méthode pour susciter cette émotion : une vidéo par exemple, une image ou un jeu…

Ce qui est intéressant, c’est qu’il est également prouvé que les émotions négatives (peur, stress…) quant à elles bloquent le cerveau :

Les informations ne circulent plus jusqu’au cortex préfrontal, là où se trouve notre mémoire profonde et notre capacité de raisonner.2

De quoi susciter la créativité de nombreux enseignants qui multiplient des initiatives : utilisation du mind-mapping, « musculation » du cerveau grâce à la méthode NeuroSup créée par Eric Gaspar, un prof de math passionné de neurosciences 3… 

En conclusion, je citerai juste le titre d’un article du Nouvel Observateur du 18 novembre 2012 :  Vive les « neuroprofs »  !

 

Cerveau humain. Source Wikipedia

Cerveau humain. Source Wikipedia

Références:

1Magazine Sciences Humaines numéro 241 Octobre 2012 page 50

2 Euronews 30/04/2013 « La neuropédagogie : la gym du cerveau pour apprendre plus facilement »

3 Vive les « neuroprofs » !