J’ai entendu plusieurs fois parler du chant prénatal : je trouvais ça chouette… pour les autres. J’avais la prétention de croire que je savais en quoi ça consistait. Parce que, voyez-vous, je chante, j’ai chanté dans plusieurs chÅ“urs donc bon… je sais. Hum… Passons sur la rigueur scientifique de la preuve : je chante, donc je sais ce que c’est le chant prénatal. En tout cas, je n’avais pas l’intention de me pencher plus sur la question jusqu’à ce que Mme Déjantée propose à l’une des marraines de commenter l’ouvrage qui nous a été offert* par les éditions désiris : Le chant prénatal de Marie-Laure Potel.
Ma curiosité l’a finalement emporté, j’ai voulu en savoir plus. Attention teasing…
j’ai bien fait !
Oui, j’ai bien fait car ce livre est très intéressant. Il aborde plusieurs aspects :
- physique
Les exercices autour de la prise de conscience du corps permettent de gérer les tensions, comprendre les changements, les accompagner, les accepter tout au long de la grossesse. Ils sont également applicables pendant l’accouchement et peuvent continuer à être repris après.
- mental
L’accompagnement des modifications corporelles améliore le bien-être de la mère, ce qui permet aussi au bébé de se sentir bien, et favorise la naissance à terme.
- relationnel
L’exploration d’un répertoire de chansons donne des mots, des mélodies et des rythmes comme support aux émotions. Parfois, si les mots sont difficiles à trouver, la chanson est là et sert de médiateur.
Dès les premières pages, j’ai donc réalisé que j’avais tout à apprendre sur le chant en général et le prénatal en particulier.  Selon Marie-Louise Aucher, qui a mis au point la psychophonie, chaque son produit entre en résonance avec une partie du corps particulière. Cette vibration agit comme un massage et apaise les tensions. En chant prénatal, les sons graves sont souvent utilisés parce qu’ils permettent d’ouvrir grand la bouche. Il a été prouvé que la bouche est liée au périnée, son ouverture lors du chant accompagne donc la dilatation.
C’est un très bon exemple de l’intérêt du chant pendant la grossesse et l’accouchement. Mais il y en a beaucoup d’autres, j’ai été étonnée de le constater :
- on apprend à mieux connaître son corps ;
- on exerce son souffle ;
- on entretient son tonus musculaire ;
- on se crée un répertoire de chansons pour accompagner son enfant tout au long de la journée (éveil, sommeil, jeu) ;
- on échange avec d’autres femmes enceintes (et d’autres futurs papas parfois aussi), le partage en groupe est enrichissant ;
- on crée des liens avec son bébé (les chants entendus régulièrement pendant la grossesse sont ceux qui apaisent le plus après).
Et cette liste est loin d’être exhaustive.
L’auteur englobe sa présentation complète du chant prénatal d’une réflexion plus générale sur le déroulement de l’accouchement, le lien mère/père-enfant, la conscience du corps ou encore la sensorialité prénatale. On sent par là que la pratique du chant prénatal n’est pas anodine, elle vient toucher de nombreux aspects.
Aujourd’hui, dans notre société, le chant a moins de place (qu’avant ou qu’ailleurs) : on écoute de la musique mais on ne chante presque pas. La pratique du chant prénatal ne va donc pas de soi mais il ne faut surtout pas avoir de complexes comme le précise l’auteur :
Il est évident que ce n’est pas la performance vocale qui est recherchée mais bien un moyen privilégié de communication et de travail corporel. C’est pourquoi toute femme a sa place au sein du groupe, où sa participation est en premier lieu axée sur ses propres découvertes. Ce n’est pas une chorale, et le résultat sonore collectif est sans importance.
Ce livre n’est pas seulement théorique. Il explique certes le principe de la résonance dans le corps, ce que reçoit le foetus in utero et donne quelques exercices techniques. Mais il apporte aussi tout une réflexion sur cette période particulière qu’est la grossesse. On sent que l’auteur a vécu ce qu’elle écrit.
Je vous laisse sur ces quelques mots :
J’accorde beaucoup d’importance à la conscience et la compréhension corporelles. Il est parfois nécessaire de se réapproprier son propre corps. Il nous échappe parce que d’autres nous disent savoir mieux que nous ce qui est bon ou pas ; parce qu’on a perdu l’habitude de sentir en nous nos besoins, nos rythmes, notre fonctionnement personnel. La grossesse est l’occasion de se reconnecter sur soi, sur nos perceptions, sur nos spécificités ; d’aller chercher en soi des ressources insoupçonnées.
Pour ma prochaine grossesse, c’est décidé, je ferai du chant prénatal !
*Ce livre est donc disponible au prêt (voir l’onglet « La bibli des VI« ). N’hésitez pas à le demander !
Merci pour cet article qui me donne bien envie de lire le livre, et de retenter l’expérience du chant, que j’ai faite un peu malgé moi : ce n’était pas du chant prénatal, c’était du chant natal.. La sage-femme qui nous préparait à l’accouchement nous avait sensibilisées au chant prénatal, elle suivait une formation au moment de notre préparation. C’était resté dans un coin de ma tête mais je n’étais pas réellement convaincue. Mais le jour de mon accouchement, j’avais littéralement le souffle coupé de douleur, et le seul moyen que j’ai trouvé pour souffler, c’est de chanter (c’était très primal comme chant, mais quand même) ! Du coup, j’ai vraiment vécu cette exprience du travail du souffle, et les autres aspects m’intéressent…
Quelle jolie expérience ! ça me convainc encore plus d’essayer la prochaine fois. Pour le côté primal, c’est exactement ce qu’elle explique puisque les sons graves sont les plus utiles au moment de l’accouchement.
Merci beaucoup de cette jolie présentation qui donne vraiment envie de lire ce bouquin!! J’avoue que pendant des années, j’avais cru que le chant prénatal servait uniquement à établir une relation in utero avec son bébé et moi qui papotait déjà bien trop souvent avec mon bide, je m’étais dit que ça n’était pas trop adapté… Lors de la préparation à la naissance suivie pour Briochin, le sf qui l’animait nous a un peu sensibilisé à ces techniques d’émission de sons graves lors de l’accouchement… et je dois dire au final que ça m’a beaucoup servi: à gérer la douleur, à lâcher prise, à pousser même aussi… (bon si tu interroges MrD, il risque de te dire qu’il m’a entendu rugir, si! si!).
Ah bah, c’est une belle expérience à partager merci ! Tu me donnes encore plus envie.
Je veux bien croire que ça ressemblait à des rugissements ;-)
J’ignorais avant ce jour que je pouvais faire ce genre de trucs ;)
Je me suis mise au chant très tardivement, environ 3 ans avant ma première grossesse. Je voulais absolument faire du chant prénatal. Les atelier que j’ai suivis étaient moyennement sérieux mais je suis convaincue du concept. Comme tu l’écris, les gens écoutent de la musique mais ne chantent plus. On n’ose plus. Or, le chant est physique. J’avais lu une fois qu’il nous fait remonter à un « cortex antique », une zone ou une façon de pensée archaique. Le chant fait vibrer et l’enfant vibre avec la mère. Les mots ont du sens. A mon entourage qui me demandait si j’avais chanté en accouchant, la réponse était clairement « non ». Mais j’ai laissé libre cours à ma voix. A tel point que la future mère d’à côté a dû être déménagée. Mais laisser son corps s’exprimer est aussi vital. Cela a certainement contribué à une belle naissance. Mon second est né deux mois plus tôt que prévu. « Maman vient de te mettre au monde, elle t’a aidé comme elle a pu » prenaient tout son sens. Je regrette -pour moi et toutes les mamans de prémas- que le chant ne soit pas davantage reconnu par les professionnel. Je me suis fait sermonnée parce que je chantais à mon tout petit. Certaines infirmières préfèrent décidément le bip des machines au chant émouvant et ému des mamans.
Alors oui : chantez !!!
Merci pour ton commentaire enthousiaste ! Je n’étais pas là mais vu ce que tu racontes, je pense qu’on peut dire que tu as pratiqué le chant prénatal à tes accouchements !!!
C’est incroyable qu’on t’ait critiqué pour avoir chanté à ton petit… ça me laisse perplexe.
Encore merci pour ton témoignage !
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