J’ai emprunté à la biblio des Vendredis Intellos un livre d’Olivier Maurel « La violence éducative : un trou noir dans les sciences humaines »

Je ne l’ai pas encore fini, loin de là mais je le trouve extrêmement intéressant.

L’auteur commence par définir 3 sortes de violences principales : Les violences psychologiques, les violences verbales et les violences physiques.

Les violences psychologiques:

L’auteur en définit 2 sortes :

Celles qui se caractérisent par des carences, des manques : manque de soins, manque d’attention, manque d’affection et de manifestations d’affections, froideur, négligence
Celles qui consistent en des gestes ou comportements agressifs : attitude méprisantes (haussement d’épaule, refus de parler, …), menaces de coups; ou encore une surveillance constante.

Il parle ensuite des violences verbales

La violence verbale […] consiste à dénigrer et humilier l’enfant par des jugements, des propos destinés à le dénigrer, à lui faire honte, des remarques désobligeantes ou culpabilisantes, des insultes.Elle peut consister aussi à lui faire peur en l’intimidant, en lui donnant des ordres violents, en l’accusant, en le menaçant, en le harcelant. Tourner l’enfant en ridicule par des moqueries, des remarques ironiques ou des taquineries répétées est aussi une forme de violence. d’autres formes de violences verbales sont moins visibles, comme la manipulation ou le chantage. Enfin, c’est aussi une forme de violence verbale que d’obliger l’enfant à refouler ses émotions (« Tu vas arrêter de pleurer, oui? ») ou de les nier (« Mais non, tu n’as pas mal! »)

Les violences physiques sont plus faciles à définir. c’est tout ce qui fait physiquement mal à l’enfant :

Les violences physiques peuvent prendre des formes variées :-coups infligés à main nue[…]
-coups infligés au moyens d’objet divers[…]
-Dans certains cas, obligation faite à certains élèves de frapper leur camarades fautifs sous peine d’être frappé eux même en cas de refus.
-Pincements[…]
-Tirage de cheveux, d’oreille, de nez-à l’école,
-suspension par les cheveux jusqu’à ce que l’enfant pleure devant ses camarades.
-suspension à des branches d’arbres, tête en bas, parfois au dessus d’un feu,
[…]

Je vous épargne le reste de la liste. Mais je trouve intéressant de noter que, dans les contrées où elles s’appliquent, ces violences qui nous paraissent extrêmes et barbares même (la suspension par les cheveux jusqu’aux pleurs par exemple. Et je vous ai épargné le pire de la liste.) sont considérées comme des méthodes éducatives tout à fait normales là-bas. Et absolument pas comme des violences. (J’ai bien envie de dire, comme la fessée encore par ici.) Elles sont faites pour le bien de l’enfant. Personnellement, je trouve que ça fait réfléchir. (Un jour, je lirai le « C’est pour ton bien » d’Alice Miller. ^^)

L’auteur insiste encore sur un point :

La distinction entre les 3 formes de violences[…] ne doit pas dissimuler le fait qu’elles s’interpénètrent souvent de façon inextricable. Les violences psychologiques et les violences verbales, par le stress qu’elles provoquent, ont des effets non seulement sur la santé psychique, mais aussi sur la santé physique. De même, les violences « purement physiques » par la peur et l’humiliation qu’elles provoquent, peuvent avoir des effets psychologiques très destructeurs, faire perdre confiance en soi et favoriser à terme la survenue de dépressions. Qu’on songe par exemple aux effets que pouvaient avoir la pratique, très répandue dans un passé pas si lointain, d’obliger l’enfant à baiser la main qui vient de le frapper, ou encore l’obligation d’aller chercher lui même l’instrument dont il allait être frappé.

Et toi, tu en penses quoi?

(Moi, je note que les violences éducatives ne sont pas forcément du fait des parents. Le problème est plus large que la simple sphère familiale.)

La prochaine fois, je parlerai plutôt du réel sujet du livre : la fait que la science ne se soit jamais, ou presque, penchée sur les violences éducatives. Il y a comme des œillères, un non-dit sur cette réalité. Mais je trouvais pas mal de définir un peu le sujet avant. ;)

Pour lire un article écrit précédemment sur cet ouvrage, par Muum, c’est ici!

La Farfa