Je dois accoucher dans plus ou moins trois mois alors évidemment, l’actualité en matière d’accouchement raisonne particulièrement par ici. Les fait divers de ces dernières semaines soulèvent en moi quelques questions quant à la véritable sécurité que l’on rencontre lorsque l’on accouche en milieu hospitalier.

Je suis récemment tombée sur un numéro Hors-série du magazine « Grandir Autrement », et, à vrai dire, il y est tenu des propos plutôt rassurant en matière d’AAD. Vous allez sans doute me répondre que c’est normal, que c’est leur domaine. Mais, tout de même, je trouve que les arguments tiennent la route.

Ce qu’on y apprend ?

Que statistiquement, le nombre de cas où une intervention médicale est nécessaire est plus faible lors d’un accouchement à la maison et que la mortalité maternelle et infantile est souvent réduite en cas de naissance à la maison.

Carine Phung, dans cet article de « Grandir Autrement », relève également les limites de l’accouchement en milieu hospitalier qui « induit souvent des effets iatrogènes ( c’est-à-dire des effets secondaires et des pathologies occasionnés par un traitement ou geste médical)« . Et, d’ailleurs, l’OMS soulève cette problématique : « D’autres études ont constaté qu’une femme ayant un accouchement à faible risque et donnant naissance à son premier enfant dans un hôpital universitaire pouvait être entourée d’un nombre de personnes pouvant aller jusqu’à 16 pendant 6 heures de travail, mais néanmoins être laissée seule la plupart du temps« . De même, l’article de l’OMS rapporte que « l’anxiété diffuse du médecin au sujet du travail peut conduire à un effet de cascade, une suite apparemment inévitable d’interventions protocolaires, catalysée par une caractéristique du système. Par exemple, l’inquiétude par rapport au fait que le foetus puisse développer une détresse aiguë durant le travail mène  à l’utilisation du monitoring foetal électronique chez des femmes normalement en bonne santé. Le monitoring confine la femme au lit, ce qui peut ralentir le travail. L’amniotomie et l’ocytocine peuvent alors être utilisées pour accélérer le processus. Des douleurs plus intenses en résulte ce qui peut mener à une péridurale. La péridurale peut à son tour retarder la progression du travail, tandis que l’ocytocine et l’amniotomie peuvent être à l’origine des tracés anormaux des cardiogrammes. Le travail se termine ainsi en césarienne pour dystocie ou détresse foetale« .

Dès lors, en ayant la volonté de diminuer les risques au maximum, le milieu hospitalier peut induire des conséquences néfaste sur l’accouchement qui n’auraient pas existées à domicile.

C’est exactement ce qui s’est passé pour mon premier accouchement :

Je ne souhaitais pas que l’on m’injecte de péridurale, la Sage-femme a été suffisamment sympa pour me laisser déambuler dans les couloirs de l’hôpital et gérer la douleur. Tout se passait bien, en quelques heures j’arrivais à une dilatation à 7. Oui, mais voilà, à un moment donné, on m’a envoyée sur la table d’accouchement et tout s’es bloqué. Je suis restée plusieurs heures sans que rien ne se passe avec menace de césarienne à la clef. Finalement, ce ne fut « que » les spatules mais sachant que tout cela aurait pu être évité par une position appropriée c’est rageant.

Bien sûr, toutes les femmes ne peuvent pas accoucher à la maison. Pour garantir un maximum de sécurité à cet évènement, les sages-femmes n’acceptent de pratiquer l’AAD que sur des femmes en bonne santé, ayant eu une grossesse sans pathologie et qui ne se trouve pas à plus d’une certaine distance d’un hôpital. Pour le reste, c’est à la Sage-femme qu’il appartient d’apprécier la situation au cas par cas. Toujours est-il que les Sages-femmes pratiquant l’AAD ne sont pas des têtes brûlées ! Par leur expérience, elles savent adopter les bonnes décisions au moment opportun.

Ce qu’il y a de formidable dans un AAD, c’est que vous êtes, finalement, bien plus surveillés qu’en milieu hospitalier. Durant tout le processus une sage-femme est à vos côtés sans qu’elle ait à courir pour s’occuper d’autres patientes.

Quel bonheur ce doit être, après l’expulsion, de se retrouver avec sa petite famille au calme…Oui, j’ai un souvenir amer des nuits passées en hôpital après l’arrivée de LB : impossible de dormir, du bruit dans les couloirs, du personnel qui n’arrête pas d’entrer dans la chambre. Je suis rentée épuisée !

Et vous, que pensez-vous de l’Accouchement à domicile ?

Si vous le souhaitez, vous pouvez me retrouver sur mon blog : lesbebous.over-blog.com

Sandy les bébous