Quand, avec mes copines, nous nous mettons à parler contraception, je me rends de plus en plus compte qu’aucune d’entre elles (ou presque) ne prend la pilule. Pour certaines d’entre elles, elles ont même une totale aversion pour la pilule. Trop de contraintes, trop d’effets secondaires.

Pour la plupart, la contraception se limite au préservatif ou au stérilet quand un bébé n’est absolument pas au programme. Quand le seul contraceptif est le préservatif, bien souvent, les femmes apprennent aussi à détecter les signaux envoyés par leur corps, à repérer le moment de l’ovulation, même si ces méthodes ne sont pas sans risques. Mais finalement ces couples préfèrent prendre le risque d’une grossesse que de se compliquer la vie avec une pilule ou un truc hormonal implanté dans le corps.

Parfois, je me sens bien seule avec ma pilule, pourtant d’après l’enquête fecond réalisée en 2010 par l’Ined et l’Inserm, nous sommes encore majoritaire à prendre la pilule pour éviter une grossesse .

La pilule reste aujourd’hui la méthode de contraception la plus utilisée en France, une femme de 15-49 ans sur deux l’utilisant en 2010(2). Mais alors que la proportion de femmes y ayant recours n’avait cessé d’augmenter depuis la légalisation de la contraception en 1967, elle a légèrement diminué depuis le début des années 2000 (– 4,6 %).

le recours au stérilet (ou dispositif intra-utérin, DIU) continue à diminuer légèrement tandis que l’utilisation du préservatif comme contraceptif progresse encore. Le recours aux autres méthodes comme le retrait ou la méthode des températures, en baisse régulière depuis les années 1970, s’est stabilisé depuis 2000 et concerne aujourd’hui 6,2 % des femmes.

D’après l’étude menée, le modèle contraceptif change peu en France avec un schéma selon l’évolution du couple.

Le modèle contraceptif français apparaît peu flexible, restant caractérisé par un recours important au préservatif en début de vie sexuelle, l’utilisation de la pilule dès que la vie sexuelle se régularise et le recours au stérilet quand les couples ont eu les enfants qu’ils désiraient.

Les jeunes femmes n’ayant pas encore eu d’enfants semblent peu enclines à adopter un stérilet dès le début de leur vie sexuelle. De vieilles croyances persistent certainement encore. Pourtant les professionnels sont unanimes pour dire que le stérilet n’empêchera pas d’avoir des enfants.

Dans mon cas personnel, le stérilet au cuivre me fait peur. Trop entendu d’histoire de grossesse extra-utérine avec ce dispositif.

Mais selon moi, enfin d’après mon expérience, la contraception reste le problème de la femme sauf si cette dernière s’affirme en refusant d’avaler un cachet chaque soir. Si j’oublie ma pilule un soir ou si j’oublie carrément la plaquette pendant les vacances, ce sera essentiellement ma faute.

Je comprends que le recours à la pilule comme moyen de contraception baisse ces dernières années. On l’oublie souvent, mais prendre une pilule n’est pas anodin. J’en ai d’ailleurs testé de nombreuses et avant de trouver celle qui est faite pour nous, si elle existe, le chemin est long …

Il y a eu celle qui gommait mon acné mais me donnait des hémorragies, détruisant ma flore vaginale. Il y eu celle qui me donnait plein de boutons. Celle qui me faisait grossir. Celle qui me provoquait des soucis de spotting… Et quand je croyais enfin avoir trouvé celle qui me fallait, une micro-dosée, celle avec laquelle je n’étais plus réglée, j’ai commencé à être déréglée, après 1 année sans souci. Migraine, règles anarchiques, spotting, aménorrhée de temps en temps… de quoi me faire sérieusement douter! Surtout que même mon médecin m’a fait peur en me parlant de possible phlébite sur le long terme… et moi et la circulation sanguine, on est pas trop copine.

Alors j’ai étudié les effets indésirables notés. Ils étaient nombreux, encore plus nombreux que ceux évoqués. Mais les miens étaient tous notifiés donc je ne peux pas me plaindre, j’étais prévenue. Je n’ai plus qu’à me balader tous les jours avec un protège-slip, dans le doute et à croiser les doigts.

Baisse de libido, prise de poids, nausées, rien qu’en lisant ces effets secondaires liés à la prise d’un contraceptif oral, comment voulez-vous que les femmes aient envie de les prendre. Je comprends toutes mes amies qui laissent leur corps vivre naturellement et utilisent le préservatif. Dans ce cas, la contraception est réellement une histoire de couple. Pas uniquement une histoire de femme.

Arrêtez de nous faire miroiter une contraception masculine, la majorité des hommes ne l’adopteront jamais! Trop dur pour leur virilité!

La baisse de l’utilisation de la pilule voir même complétement à la contraception s’expliquerait par la crise… enfin par les difficultés financières. En effet, aller chez le médecin a un coût, même si remboursé en partie. La pilule peut aussi avoir un coût pour les pilules de 3ème génération. La mienne me coûte plus de 30€ pour 3 mois. Utiliser le préservatif ne coûte pas plus cher si on connait ses périodes à risques… enfin sauf si on choisit des préservatifs ultra-fins ou avec des goûts peut-être.

les femmes confrontées à une situation financière difficile, peu ou pas diplômées, ou vivant en milieu rural, n’utilisent pas de contraception du tout plus fréquemment que les autres. Les ouvrières sont 6,5% dans ce cas contre seulement 1,6 % des femmes cadres.

Les ouvrières sont 73 % à être suivies par un gynécologue pour leur contraception contre 82 % des femmes cadres. Et les femmes qui consultent un gynécologue utilisent moins souvent la pilule que celles suivies par un généraliste (48 % contre 70 %) mais ont davantage recours au stérilet (26 % contre 7 %).

Les autres causes avancées à ce déclin sont les suivantes :

À quoi tient la baisse récente du recours à la pilule chez les plus jeunes, notamment les 20-24 ans ? Viendrait-elle d’une méfiance accrue envers les produits médicamenteux qui les conduirait à se détourner des méthodes hormonales ? Cette hypothèse ne saurait être écartée mais semble insuffisante. Le déclin de la pilule chez les 20-24 ans entre 2000 et 2010 est ainsi moins marqué chez les femmes les plus diplômées, plus enclines à adhérer aux « discours écologiques » (– 5,1 % chez les titulaires d’un diplôme supérieur au bac contre – 12,9 % chez les autres).

L’implant, une des méthodes les plus sûres restent très peu utilisée.

En attendant, aucune méthode de contrôle des naissances ne semblent être parfaite… il faut faire un choix parmi des listes d’inconvénients. Lesquels sommes-nous prêt(e)s à accepter au quotidien ?

[De nombreux articles, dont même un Guest, sur la contraception ont déjà été écrits sur ce blog]

MissBrownie, dont les enfants sont parfois un contraceptif à eux seuls