Voilà, la rentrée est arrivée. Son lot de pleurs (d’enfants mais aussi de mamans, ne nous cachons pas) de doutes, de questions.
Mais une question ne se pose que très rarement il me semble parmi les parents : faire l’école oui, mais où ?

Oui, où ? Si l’instruction est obligatoire à partir de 6 ans – et jusqu’à 16 ans -, rien n’oblige les parents à choisir l’école.
Même que c’est la loi qui le dit.

Pourtant, peu de parents décident de faire l’école à domicile. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 12 millions d’élèves, 30 000 officieusement sont instruits à domicile, 18 818 officiellement… (voir le site de l’association « Les enfants d’abord »). Certains évoquent même 0,15 % des enfants en âge d’être scolarisés. Méconnaissance de l’existence de cette possibilité ? Peur de ne pas savoir comment faire ? Contraintes financières qui obligent les parents à ne pas pouvoir s’arrêter de travailler pour se consacrer à l’éducation des enfants ? Peur de problèmes de socialisation de l’enfant ? Difficile de savoir exactement ce qui entre en jeu et qui fait de ce choix d’éducation un phénomène isolée, rarissime même.

Pourtant, beaucoup de parents se plaignent de l’école. Pas adaptée au rythme des enfants, nombre de classes insuffisant, trop d’élèves, pas assez de professeurs, pas de place pour l’expression de l’enfant : il est facile de trouver une pléthore d’arguments bien fondés.

De même, ceux qui poussent à adopter l’école à domicile, ou l’instruction en famille (IEF), ne sont pas moins recevables : phobie scolaire, liberté dans l’organisation du temps de travail de l’enfant, exploration d’autres domaines que ceux proposé par l’éducation nationale. Le respect de l’enfant est bien sûr avant tout évoqué avec pour toile de fond les envies, les intérêts personnels de l’enfant. La curiosité même, celle qui permet en fait à l’enfant d’apprendre, celle qui le pousse à apprendre seul, comme en parle Vert Citrouille.

Car l’école n’est pas toujours faite pour les enfants. Ce sont plutôt les enfants qui se font à l’école, de manière générale.

Cette question, j’ai pu me la poser grâce à une amie qui a décidé courageusement – je dis courageusement parce que je ne sais pas si j’en serais capable, vraiment – de faire le choix de l’IEF. Parce que j’ai écouté aussi une émission sur France Inter sur l’école à domicile qui avait pour invité André Stern, une personne fascinante aux multiples facettes professionnelles, qui n’a jamais été scolarisé et qui parle de la joie d’apprendre, et de l’enthousiasme comme moteur de l’apprentissage.

Quant à la question de la socialisation de l’enfant, l’association Les enfants d’abord répond :

« Les enfants non scolarisés peuvent côtoyer des personnes de tout âge dans la journée. Il est possible de rencontrer ou de correspondre avec d’autres familles non scolarisantes, en particulier par l’intermédiaire des Enfants d’Abord. Il est également possible de participer à des activités extra-scolaires, et de rencontrer des enfants scolarisés après l’école. D’après les études étrangères, les enfants non scolarisés ont une faculté particulière d’adaptation à la vie de groupe. »

Bien sûr que les enfants apprennent beaucoup de leurs paires, énormément. Je vois aussi ma Zouzou qui joue indifféremment avec des grands, des moyens, avec tout autant de plaisir. Même si personnellement j’ai choisi l’école pour l’aspect social qu’elle apporte. Mais pour le moment, elle est en maternelle… Car, en plus, les résultats des enfants instruits à domicile sont plutôt très positifs, tant sur le plan personnel que sur l’aspect des connaissances acquises…

Pour en savoir plus :
Le dossier « Faire l’école à la maison, comment ça marche », dans le magazine Côté Mômes printemps 2012.
Le site de l’association Les enfants d’abord
Le site de l’Association Libre d’Apprendre et d’Instruire

Kiki The Mum