Nous avons, depuis juin, commencé l’haptonomie par curiosité essentiellement. J’avais eu à la fois de très bons échos et de très mauvaises expériences autour de moi. Je n’avais pas voulu le faire quand on attendait Miniglobetrotteur car cette préparation à la naissance est exclusive de tout autre et que je voulais suivre la préparation classique (besoin d’avoir quelques explications concrètes physiologiques) et faire du yoga. Bref envisager l’accouchement comme une démarche totalement solitaire au cas où mon mari n’aurait pas finalement voulu assister à tout ça/aurait été viré parce que je n’aurais pas voulu lui exploser autant d’intimité sauvage. Il n’en a rien été et il m’a énormément aidée. Bref pour cette fois-ci, j’étais prête à tenter l’aventure. 

On a tout de suite vu les bénéfices : d’abord on a pu sentir notre Toutpetitglobetrotteur très tôt et j’ai l’impression d’avoir « gagné » un mois de contact (je sais que pour le 2nd on sent plus vite, alors c’est peut-être moins, mas bon moi à la fin du 3ème mois, je ne le localisais pas mon petit chou). Ensuite, ça nous fait une fois par mois environ un moment centré exclusivement autour du bébé et c’est précieux : on a moins de temps pour cette grossesse de me regarder le nombril à deux vu qu’on s’occupe beaucoup de notre fils (qui lui est fasciné mais ne maintient pas ses contacts assez longtemps pour sentir le bébé). Enfin, c’est fascinant de découvrir que je peux inviter le bébé à remonter dans mon ventre et ça soulage bien quand ça tire trop. Mais surtout j’ai l’impression d’accorder du temps de qualité à mon bébé et ça m’aide à envisager son arrivée alors que j’aurais moins de temps à lui consacrer que lorsque j’ai eu mon premier bébé.

En revanche on a tout de suite vu le côté déroutant de cette approche. « Pensez avec votre coeur, oubliez toute rationalité, prolongez-vous dans le bras de votre mari »… Le summum étant la séance réservée au papa pour lui faire ressentir ce qu’est l’haptonomie.

J’en viens donc à ma lecture d’été, « L’haptonomie », écrit par Dominique Décant-Paoli. Il me fallait comprendre davantage ce que c’était pour voir si on adhérait vraiment et si on continuait l’aventure à la rentrée.

En ce qui concerne les origines de l’haptonomie :

Frans Veldman, fondateur de l’haptonomie, l’a découverte dans le chaos des évènements atroces et dramatiques de la seconde guerre mondiale. Ce Néerlandais, alors étudiant en médecine fut conduit à découvrir une communication non verbale et affective d’une grande importance entre les humains, dans des conditions extrêmes où ceux-ci deviennent capables du meilleur comme du pire. Il fut conduit à comprendre et à vivre l’importance de certaines perceptions, du recours à un savoir intuitif non conscient dans des situations mettant un individu en danger.

L’haptonomie est une science de l’affectivité qui trouve une application dans la grossesse mais n’a pas été développée uniquement pour ça. Elle permet d’apporter un soutien tout en respectant l’espace de l’autre. Dans les situations de maladie, de handicap, c’est ainsi que les soignants peuvent accompagner les mouvements sans porter le patient. « Ne lui prenez pas sa place » nous dit notre sage-femme. inutile d’appuyer pour le sentir, il viendra rien qu’en sentant une main légère et non intrusive. Et en effet. Mon mari a d’ailleurs appris quelques mouvements pour m’aider à me lever (chiche !) recentrer mon bassin, inviter le bébé à occuper tout le « giron maternel » par des mouvements très doux et qui n’exercent aucune pression. Nous découvrons une approche offre donc une proximité qui n’étant pas envahissante permet un contact physique qu’on s’autorise peu dans notre société, hormis avec nos très proches.

En haptonomie, l’individu est :

un être humain digne indépendant et autonome, doué de raison, agissant consciemment, raisonnablement, de manière responsable, c’est-à-dire se sachant responsable de ses actes. C’est un individu qui se comporte envers les autres en assumant inconditionnellement  les conséquences de ses actes, conscient de soi et en accord avec sa propre authenticité.

S’il nous faut mettre de côté toute rationalité, c’est en fait pour accepter de communiquer avec la représentation mentale des gens, en l’occurrence notre bébé et se laisser guider par nos émotions. Notre intention bienveillante de venir à son contact le fait venir, nous suivre, interagir.

Les perceptions vont donc prendre valeur de ressenti, début de sentiment comme fondement de la prise de conscience et attributions de sens et contenu aux vécus. Autrement dit s’instaure une vie intérieure émotionnelle primitive avec un début de conscience de soi et de l’autre.

C’est donc à la fin de cette première partie que j’ai commencé à comprendre ce qu’était l’haptonomie et à me sentir rassurée… Ce n’est pas un trip complètement barré new age. La suite sur l’application à la grossesse et à la naissance la semaine prochaine dans un autre billet !

Miniglobetrotteur