Vous connaissez probablement, au moins de nom, la méthode sans perdant rendue célèbre par Thomas Gordon : elle permet à chaque famille de trouver ses propres solutions plus facilement, en respectant les besoins des enfants comme ceux des parents, et en trouvant ensemble les règles qui seront réellement applicables ! Vous n’y croyez pas ? Vous restez sceptique ? Amorce alléchante pour attirer le lecteur de ses livres ou vous forcer à rester lire mon article ? Pas si sûr…
Bien sûr, comme les autres analyses de livres que je vous propose, (à ne pas confondre avec des approches ou des zooms sur une partie d’un livre) elles ne font que vous donner et donner à réfléchir sur les pistes abordées plus largement dans le livre traité, et vous donner envie de le lire : elles ne remplacent jamais la lecture personnelle de livre en question.
Cette semaine, je vous propose de découvrir ou redécouvrir « Parents efficaces au quotidien – La méthode expérimentée et vécue  » de Thomas Gordon (tome 2, qui peut se lire indépendamment du tome 1, mais est commentée comme plus concrète) :
De quoi s’agit-il ?
Thomas Gordon, psychologue, recevait à l’origine dans son cabinet des enfants et des adolescents.
« Il constata que la plupart n’avaient aucun problème psychologique, mais éprouvaient un vif besoin de se confier. S’entretenir une fois par semaine avec une personne compréhensive suffisait à transformer leur attitude. »
Il décida alors d’enseigner aux parents les techniques qu’il employait , créant la formation « Parents efficaces » (un cours pratique d’une trentaine d’heures), particulièrement utile de 6 mois à 12 ans. Mais ces techniques peuvent servir au quotidien dans les rapports humains, que ce soit avec des enfants, des ados ou des adultes : sans être une panacée, elles sont rudement simples et efficaces ; malgré tout, elles ne sont pas habituelles, et donc il faut apprendre à les apprivoiser, à désapprendre nos mauvais réflexes défensifs ou répressifs ou même d’autres réflexes bien intentionnés qui ne sont pas toujours utiles bien au contraire… comme nous allons le voir !
« En utilisant des techniques de communication simples et en les appliquant avec ouverture et flexibilité, ces parents ont obtenu des résultats étonnants, ils ont établi une relation saine avec leurs enfants et ont vu leur vie familiale quotidienne se transformer. »
«
- On y voit des parents écouter avec compréhension leurs enfants et ainsi les aider à résoudre eux-même leurs problèmes avec leurs amis, leurs frères et sœurs, leurs professeurs.
- On y voit des parents expliquer franchement à leurs enfants les ennuis que leur causent leur comportement et leur exprimer les frustrations qu’ils éprouvent dans ces situations : les parents sont alors souvent étonnés de constater avec quelle bonne volonté leurs enfants et leurs adolescents changent ces comportements.
- On y voit des parents qui décident de cesser de harceler leurs adolescents sur leurs études, leurs amis, leurs façons de s’habiller et de se coiffer, etc. On voit que ces jeunes assument alors mieux leurs responsabilités et s’efforcent de réussir.
- On y voit des parents qui discutent avec leurs enfants et leurs adolescents de situations qui étaient sources de tension et de conflit -par exemple leurs des sorties et des vacances- et les transforment en événements agréables et sources de rapprochement en trouvant des solutions mutuellement satisfaisantes.
- On y voit même des parents parler franchement à leur bébé -comme à une personne qui comprend » qui s’apaise tout à coup !
- On y voit aussi des parents qui constatent que leurs enfants communiquent avec leurs amis de la même façon que leurs parents leur parlent. Comme quoi en ce domaine important, l’exemple est la première école. »
Les parents peuvent ainsi établir « des relations démocratiques sans-perdant , fondées sur l’authenticité et l’écoute [et] donnent à nos enfants une meilleure chance pour construire un monde sain »
Les techniques ne suffisent pas : les principes fondamentaux
Ce qui peut blesser un adulte peut aussi blesser nos enfants et nos adolescents.
Les « variations du niveau d’acceptation selon les moments [selon la fatigue et/ou les soucis] sont fréquentes et inévitables chez la plupart des parents. Elles sont compréhensives et normales. » Non, il n’y a pas de parents parfait ! Vous êtes rassurés ? Alors on peut continuer !
Deux autres facteurs entraînent une fluctuation des attitudes et des comportements des parents :
- les différences de personnalités et de caractère
- les différences d’environnement dans lequel ce comportement a lieu
Tout cela explique qu’il soit normal qu’on puisse trouver un comportement acceptable dans un cas et inacceptable dans un autre cas.
Faire front commun n’est pas non plus obligé : « Chacun est libre d’adopter une position différente en réaction à un comportement précis de l’enfant. » C’est une partie du principe A qui appartient le problème ?
Quand c’est le parent qui a le problème : « c’est à lui d’amener l’enfant à modifier le comportement qui lui fait problème. »
Oh je vous vois venir avec vos gros sabots : s’agirait-il de manipulation ? Non pas du tout ! J’ai eu la même arrière-pensée au début, et j’étais méfiante, puis plus j’ai avancé dans ma lecture, plus j’ai compris le processus, si simple et pourtant si loin de ce qui est l’habitude de rapports humains… surtout vis-à -vis d’enfants ou d’adolescents… mais pas que…
Quand ce sont les comportements de l’enfant qui signalent que c’est lui qui a un problème (les besoins ne sont pas satisfaits, il est malheureux, déçu, a de la peine), il faut alors laisser à l’enfant son problème et le laisser trouver sa propre solution.
Quoi ? Le laisser se dépatouiller tout seul ? Mais quels conseils est-ce là  ? Eh bien, ce n’est pas tout, évidemment, mais c’est l’idée motrice… Restez encore un peu pour mieux comprendre.
« Lorsque les parents sont capables d’admettre que ce n’est pas eux qui ont le problème de l’enfant, ils sont alors dans une bien meilleure position pour être le facilitateur , le catalyseur [ou l’]agent d’aide » qui amènera l’enfant à « s’engager à résoudre le problème par lui-même. »
Donc face à un problème de comportement de notre enfant ou adolescent, nous pouvons poser l’une ou l’autre question, selon la situation ainsi analysée préalablement :
« Le parent qui a le problème adoptera une attitude qui signifiera à l’enfant : « J’ai un problème et j’ai besoin de ton aide. » : Cette attitude est très différente de celle où l’enfant a le problème et où les parents veulent lui signifier : « Il semble que tu as une difficulté, as-tu besoin de mon aide ? »
Problème de l’enfant : comment les aider
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Nous devons apprendre à moins parler et nous mettre à vraiment « écouter » nos enfants et nos ados, le plus souvent possible, au moins quand ils vivent des situations qui leur posent problème.
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Poser des questions ouvertes ne bloque pas la plupart des échanges…
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Informer ou donner des arguments logiques quand notre enfant est en crise émotionnelle ne sert à rien : ce n’est pas le moment ni ce dont il a besoin à ce moment-là … sauf évidemment si notre enfant nous le demande réellement.
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Apprendre l’écoute active : cela simplifie les relations et allège nos devoirs : Nous ne pouvons être toujours parfaits !
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Essayer de trouver le moyen de faire ce que vous avez à faire tout en écoutant l’enfant. (« J’ai ce dîner à préparer, mais, si tu veux, discutons pendant que je travaille ? » )
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Fixer un moment ultérieur où vous serez disponible pour discuter. (« Je voudrais bien t’écouter mais je ne peux pas maintenant. Pourquoi pas après le dîner ? » )
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Accueillir les sentiments de l’enfant, puis lui faire part des vôtres. (« Tu es vraiment en colère et contrarié ! J’aimerais avoir le temps de t’écouter maintenant, mais je ne peux pas me permettre d’être en retard à mon rendez-vous chez le docteur ! » )
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Les problèmes que vivent les enfants ne sont pas tous graves au point de justifier une séance d’aide. Votre enfant de neuf ans peut dire « Le beurre est si dur que je n’arrive pas à l’étaler sans casser ma biscotte », sans que vous ayez à répondre : « Aimerais-tu en parler ? » ou « Te sens-tu vraiment contrarié ? »
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Les enfants montrent des signes apparents quand ils sont confrontés à des problèmes sérieux. Soyez attentifs aux larmes, aux replis sur soi, aux bouderies, aux grandes colères ou aux peurs, aux changements radicaux par rapport aux comportements habituels (un enfant bavard qui devient soudain silencieux et songeur).
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Avant de passer à l’écoute active, tâtez le terrain pour savoir si votre enfant a vraiment envie qu’une personne lui serve d’écho. Essayez l’écoute active (le silence) pendant quelques minutes. Et emettez une invitation du type : « Veux-tu en dire plus à ce sujet ? »
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Sachez quand faire appel à l’écoute active.
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Sachez quand ne pas faire appel à l’écoute active.
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La compétence ne s’acquiert qu’avec la pratique.
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N’abandonnez pas trop vite.
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Vous ne connaîtrez jamais les capacités de vos enfants si vous ne leur donnez pas une chance de résoudre leurs propres problèmes.
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Acceptez que l’écoute active paraisse artificielle au début.
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Essayez d’employer davantage les autres techniques d’écoute : écoute passive, accusés de réception, invitations.
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Quand votre enfant a besoin d’information, donnez-la-lui (après s’être assuré qu’il la désire, et du vrai problème).
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Evitez d’imposer l’écoute active à vos enfants (Respectez son besoin d’intimité quand il ne veut plus ou pas vous parler)
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Ne vous attendez pas à ce que votre enfant choisisse votre solution. »
2 articles Pour aller plus loin en attendant la suite :Â Â
Flolasouricette vous propose un zoom sur l’écoute active ici : lesvendredisintellos.com/ ecouter-oui-mais-comment-gordon-et-lecoute-active/
Mille Bulles vous propose de faire un zoom sur l’écoute active avec les tout-petits qui ne parlent pas encore : lesvendredisintellos /comment ecouter les enfants trop jeunes pour s’exprimer/Â
Merci beaucoup Maybegreen d’avoir abordé cet ouvrage incontournable et d’avoir été aussi exhaustive ! Tu donnes là les bases d’un travail que les parents peuvent faire s’ils souhaitent changer leur relation à leur enfant et les écouter vraiment. Même si je n’aime pas trop les injonctions que l’auteur utilise – « vous devez être disponible pour écouter votre enfant – et le côté « recette magique universelle ». N’oublions pas que chaque enfant est unique et qu’il est bon de se poser les questions par rapport à SON enfant et non pas à l’âge de l’enfance uniquement.
Cependant, je pense que l’ouvrage permet au moins de lancer des bases pour mener une réelle réflexion quand on souhaite trouver la voie pour écouter et aider vraiment son enfant.
Un livre à picorer pour éviter d’avoir l’impression de réfléchir tout le temps : il me semble très technique mais peut-être est-ce une impression. N’oublions pas que l’on devient pas parent dans les livres : regarder et connaître son enfant donne de nombreuses clefs de réponse, à mon sens… sans pour autant suffire.
Merci de ton commentaire Kiki the mum !
En fait ce n’est pas évident de synthétiser (le terme est plus exact qu’analyser pour mon article) et donc j’ai repris certaines phrases qui ne sont pas à prendre comme des injonctions mais comme des mémos :
-] vous devez être disponible pour écouter votre enfant [ :
c’est à dire si vous n’êtes pas disponible à ce moment-là , mieux vaut le lui dire et lui annoncer que vous en reparlerez dès que ce sera le moment (évidemment, pour ma part, il s’agira de ne pas oublier que tel ou tel enfant avait un truc important à résoudre, mais bon, si c’est si important, l’un de nous s’en souviendra, en général!) , car faire de l’écoute active demande une petite concentration, qui n’est pas possible quand nous sommes très pressés ou trop préoccupés… mais la pratique aidant, on parvient déjà à amorcer l’écoute même quand on est pressés… reste à le terminer quand nous sommes de nouveau disponible !
Chaque enfant est unique et c’est justement la difficulté que j’ai eue de ne pouvoir mettre les exemples vécus par des familles qui sont dans le livre et en font toute la valeur : se servir de ces astuces sans avoir les exemples ne peut suffire (non, je ne vends pas le livre, qui est à moins de six euros cela dit), mais cela donne un avant-goût … les exemples m’aident vraiment à comprendre l’intérêt de chaque « phrase-mémo-conseil » , j’essaierai d’en mettre quelques uns dans la partie 2… :D
Non, les livres ne sont pas à prendre comme des panacées, si bien soient-ils, et celui-là est bien pratique de par ses exemples justement, il complète assez bien les livres de Faber et Mazlish à mon avis ils sont utiles ensemble avec quelques autres comme le quotidien avec mon enfant entre autres pour prendre ce qui nous convient à chaque famille, pour chaque enfant, qui justement sont si différents : pas de recette magique, mais des solutions qui facilitent les rapports humains et donnent une bouffée d’oxygène, à condition de les pratiquer de façon « consciente », et pas à tout bout de champ… être parent nous demande d’être attentifs, et cela pour longtemps ^^ ;) mais l’Amour que nous leur portons et celui qu’ils nous portent, cela est notre bien le plus précieux pour nous soutenir dans notre chemin commun ! :)
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