Je plante la scène : réunion de famille, un dimanche soir au moment des au revoir.
Z, petite fille bougeante et pétillante de 6 ans, trop souvent cataloguée comme TROP bougeante et TROP répondante… Trop tout.
B, adulte, père de 3 enfants, beaucoup de principes, peu de remise en question de soi, pleins d’idées selon lesquelles à coup sûr, l’adulte sait et commande, l’enfant est ignorant et obéit sans discuter.
B attrape Z par le bras « BON tu me me dis au revoir maintenant !! » . Z ne dit pas au revoir mais réagit naturellement au fait d’être attrapée fort par le bras, tente de se dégager sans succès car il ressert la main, elle le lui dit « tu me fais mal !!!« . Réponse de l’intéressé « ben non je ne te fais pas mal… et si t’as mal c’est parce que tires sur ton bras !!! » . Z avait un ballon gonflé à la main… de dépit, elle lui tape sur le ventre avec son ballon ! Les adultes autour n’avait pas vu l’arrière de la scène (bras serré fort) disent à Z qu’on ne tape pas et commencent à la disputer ! J’interviens en disant que vu qu’il lui serre fort le bras, c’est légitime qu’elle le tape vu l’agression…la fin de la scène se produit avec B qui prend le ballon à Z, Z réclame son ballon et B dit qu’il le rendra si Z dit « s’il te plait tonton que j’aime« …
Et là , j’ai juste la nausée. Parce que j’ai trouvé cette situation violente. Parce que B est comme ça avec les enfants… Il pense sincèrement être quelqu’un de bien, pense qu’il fait bien d’avoir des principes, des idées, et même qu’il est là pour prêcher la bonne éducation aux enfants trop écoutés et trop cocoonés par des parents trop laxistes.
Parce que j’ai été trop lâche pour parler plus fort que je ne l’ai fait sans avoir dit haut et fort que NON on n’a pas ce genre de comportement dans MA maison ! (ni ailleurs dans l’idéal des cas) . Je n’assume pas encore totalement de vouloir défendre la cause des enfants tellement les adultes réagissent fort lorsque l’on ose le faire.
Et, tombant à point nommé, j’achète le tout nouveau magazine qui vient de sortir, Kaizen de son nom, qui nous propose un article sur l’adultisme. Dans l’article, l’adultisme est définit comme étant le fait de penser que du fait d’être adulte, on a d’office une supériorité à l’enfant qui lui de par son statut d’enfant nous est inférieur et que par conséquent on peut en fin de compte le dominer par nos avis ou nos attitudes.
ça semble extrémiste comme définition ? pourtant, si on y réfléchit deux secondes, en tant qu’adulte on a souvent des attitudes envers les enfants que nous même ne tolèrerions pas une seconde… Et après on s’étonne que les enfants soient parfois existé, énervés, cassent ou mordent… alors qu’ils ne font que ressortir la violence qu’ils reçoivent parfois constamment de la « ligue des parents » qui ont toujours un truc à dire aux enfants ! fais pas ça, mange ceci, va ici, touches pas à ça, met ce vêtement, dis merci, dis s’il te plait, etc…
On s’attend souvent des enfants d’avoir un comportement exemplaire alors que nous même nous aimons sortir des clous, être bordéliques, ne pas dire tout le temps merci ou s’il te plait, etc…
Si je renverse un verre d’eau sur la table chez des amis, est ce que eux vont me disputer et me dire de ramasser ? Bien sûr que non !! Pourquoi, sous couvert d’éducation, estime t’on qu’un enfant doit être irréprochable ? à part lui mettre une pression monstre, lui faire comprendre que lorsqu’on est en apprentissage, on n’a pas le droit à l’erreur sous peine de se faire disputer voire punir, et lui faire comprendre aussi que si on est plus grand, on a un droit légitime à dominer ?
« lorsqu’un groupe d’adultes est traité de la sorte, on appelle cela de l’oppression »
Bref, même si cet article reste assez peu approfondi et que je suis restée sur ma faim, il résonne très fort en moi… Il va jusqu’à l’enfant en moi qui déjà petite était révoltée par cette domination acquise des adultes que je ne comprenais pas, cette douleur de l’humiliation lorsqu’un tante se permet de me railler en public et que les autres adultes rigolent aussi, cette profonde révolte contre l’injustice qui à 6 ans m’a fait faire la grève de la communication avec une institutrice raciste, révolte qui est ancrée en moi encore aujourd’hui contre toutes sortes d’injustices… et il résonne en moi lorsque je vois une petite fille déjà classée comme chiante et qui se tape les délires soit disant éducateur d’un homme qui confond adultisme et éducation, quand je vois des parents mettre des fessées à des enfants, alors qu’ils seraient outrés si on disait normal de frapper son conjoint ou son employé…
« tout au long de notre vie, nous sommes bombardés d’informations sur l’histoire, les coutumes et les traditions, avec souvent un manque de recul favorisant la diffusion des stéréotypes et des préjugés sur certains groupes d’individus, parmi lesquels les enfants, dont le manque de maturité a trop souvent tendance à être considéré comme une déficience. »
Je ne sais pas quelle est la solution, je tente de proposer qu’en respectant profondément nos enfants, on obtient d’eux la coopération, qualité 100 000 fois plus précieuse que l’obéissance ou pire, la peur et la soumission… cette même soumission qui peut avoir des conséquences très graves : quid d’une société qui fait penser aux enfants que l’adulte a toujours raison du fait de son état d’adulte ? Comment cet enfant peut avoir les armes nécessaires pour ne pas obéir à un étranger qui lui dit de le suivre ? Évidemment, ce questionnement est extrême, mais malgré tout il fait partie des angoisses de tout parent, et je trouve éminemment riche pour un enfant qu’il sache qu’il a la même valeur que n’importe quelle autre personne et que adulte ou enfant, il a le droit de ne pas être d’accord et de le dire !
Pourquoi nous, adultes, serions supérieurs à eux ? quelle légitimité avons nous ?
Chaque jour je me pose cette question lorsque je commence à vouloir dire « non » à mes enfants et que je sens en moi le principe plutôt qu’une raison légitime, et pareil quand je veux leur imposer quelque chose… Et j’en tire parfois une vie bien entendu compliquée vu que mes enfants savent qu’ils ont leur mot à dire sur leur propre vie donc ils l’utilisent ce droit, mais j’en tire surtout une richesse dans nos relations, même si pour moi qui ai été habituée culturellement à autre chose doit faire souvent attention pour rester sur cette lignée. Mais ça vaut le coup !
« Même si nous combattons le racisme, même si nous luttons pour un monde plus pacifiste, plus respectueux de l’environnement, si nous abusons de notre pouvoir sur nos enfants, alors nous perpétuons une forme d’oppression. Il serait nécessaire de rééquilibrer cette tutelle en attribuant à l’enfant une grande part de libre-arbitre »
Maman Dragon
je plussoie !! je suis pour la cause des enfants, contre la tout puissance de l’adulte et du parent
et pour la liberté et le droit à la parole des enfants (ce qui ne veut pas dire anarchie ! ;) )
il y a bien sûr une autorité naturelle du parent, et même de l’adulte de part sont statut, mais le respect, pour moi, doit être réciproque et égal de l’adulte à l’enfant
il y a aussi bien sûr des règles en société, mais comme tu dis une entorse n’a jamais tué personne; pas la peine de démarrer au quart de tour et de faire un jury devant toute la famille si l’enfant ne veut pas faire de bisous.
Je trouve que la désobéissance est plutôt bon signe, signe que le gamin n’est pas un mouton, qu’il a du caractère, qu’il forge son libre arbitre.
ET bien sûr je suis contre quelque agression physique de quelque sorte, et le coup d’attraper violemment l’enfant et de ne le lâcher qu’en échange de .. t’imagines ce que j’en pense…
bravo,et comme tu dis,c’est difficile de faire front face à la certitude de ces adultes surs d’etre dans leur bon droit lorsqu’ils malmenent un enfant,notre legitimité à intervenir quand on est pas le parent,notre douleur à rester impuissant,la honte parfois de ne rien tenter pour s’opposer..c pas facile
Merci pour ce post.
Je ne connaissais pas ce terme « d’adultisme », mais il est clair qu’il s’applique à une réalité qui me révolte chaque jour!
Dans la situation que tu décris, je dirais que le « tonton » (et la tante aussi d’ailleurs) est carrément dans l’abus, qu’il se « croit » adulte, mais a un comportement des plus puérils! La petite fille est peut-être cataloguée « chiante », mais elle a 6 ans, et finalement, elle a bien le droit de l’être, car elle est en apprentissage, justement. En revanche,lui…
Des principes, oui, mais lesquels? Ceux de se conduire comme un adulte désagréable, qui ne sait pas se positionner face à un enfant, et qui se « prend » pour un enfant tout en voulant imposer sa loi. Et que dire de ces adultes qui exigent des bises, des mots d’amour, alors qu’ils maltraitent l’enfant (même si c’est verbalement, ces scènes de brimades restent de la maltraitance, et la petite fille en gardera un souvenir cuisant).
Bien sûr que dans ces conditions, il est bien difficile pour nos enfants de faire la différence entre un adulte « de la famille » qui exige des marques d’affection (avec autorisation implicite des proches qui sont témoins de ces scènes d’humiliation), et un adulte inconnu qui exige aussi des marques d’affection, mais auquel on est sensé avoir le droit (et le devoir) de dire non. Comme si les enfants étaient encouragés à dire « non »!
Élever nos enfants, c’est d’abord les protéger, les soutenir, et leur apprendre à se protéger, non à se soumettre à la « loi » inique de certains adultes.
Le B. de ton billet a certainement une histoire derrière lui, mais pour autant, ce n’est pas à la petite Z de le soigner, et de prendre en charge l’enfant malheureux qui est en lui.
Comme tu dis, ce n’est pas facile d’intervenir, de dire haut et fort à un adulte qu’il ne doit pas agir ainsi avec un enfant. Mais en laissant faire, nous ne faisons que renforcer le comportement, car en aucun cas ce genre d’abus et de brimades sur un enfant ne peut aider la personne à changer, bien au contraire. Cela le soulage peut-être, mais c’est une impasse psychologique.
J’espère que tu n’auras plus à être témoin de sitôt de telles scènes, car je trouve que c’est profondément toxique. Biz, et désolée pour le pavé.
MERCI!! Je tombe sur ton blog par hasard, c’est exactement ce que je disais avant hier soit dans ma rubrique à la radio. (tu peux voir ça sur mon blog)
Je vais me plonger dans tes pages!
Bises et encouragements!!!!
Marion
Ton article est intéressant et surtout il résonne en moi.
Je suis aussi une « révoltée par les injustices » de naissance et je te comprend.
Je me suis déjà fait envoyer boulet pour avoir suggérer de laisser mes cousins tranquilles ; ils préféraient jouer au lieu d’être pris en photo par leur grand-mère. (ceci n’est qu’un des exemples)
Je te souhaite de trouver la confiance en toi de t’exprimer haut et fort, surtout chez toi, contre ce genre de situations.
J’aime mes enfants, ils sont souvent incroyablement égocentriques, impatients et tyranniques, il ont de qui retenir ;-). Quand je demande la coopération et que je l’obtient c’est merveilleux mais il y a toujours le moments où la discussion doit finir. Dans ce temps là je demande « C’est qui la maman? », et ma fille me regarde avec un air penaud sachant que j’utilise mon droit de veto et qu’il n’y a plus rien à faire.
Est-ce que ça veut dire que j’ai nécessairement raison? non! Mais qui t’as mise au monde, t’as appris à parler, marcher, manger etc. Qui est responsable pour toi? Moi! Ça veut dire que nous ne sommes pas égale, il y a une hiérarchie et c’est moi qui décide à la fin. Je vais faire des erreurs, dès fois je vais te brimer, dès fois je ne pourrai pas t’écouter autant que je le devrais, mais vois tu, je ne suis pas parfaite. Mais je t’aime plus que tout au monde et je fais le mieux que je peux.
Une fois cette conversation faites avec ma fille nous avons établi cet ordre qui marche assez bien malgré ses failles. Ma fille sait que si elle veut du respect elle doit en donner. Elle doit parler avec les adultes de façon respectueuse, ça ne veut pas dire qu’elle doit être d’accord avec eux (ou avec moi) mais elle doit montrer son désaccord avec respect. Elle n’est pas obliger de faire la bise, elle peut donner la main et absolument saluer tout le monde. Elle ne choisit pas ce qu’elle mange ni à quelle heure elle se couche. C’est dure d’être une enfant!
Ses amies doivent me saluer et me respecter de la même manière, des enfants qui se souviennent de mon nom juste quand ils ont faim…. ne font pas long feu chez moi. Je ne laisserai jamais un adulte toucher à ma fille ou l’intimider. C’est mon devoir de la protéger, elle connaît ses droits ET ses devoirs.
Je ne sais pas si je fais preuve adultisme mais je sais que j’ai eu un père autoritaire et une mère qui ne mettait aucune limite de peur de nous brimer, je trouve que la méthode autoritaire et aimante fonctionne mieux pour moi. Les enfants ont besoin de cadre et leur donner trop de latitude et de choix, souvent, ça les angoisses plus qu’autre chose. (Ah! encore des principes!:-p)
Bref tout ça pour dire qu’être maman est une tâche compliqué où l’on doute souvent de soi. On fait au mieux et on espère que ça réussira à nos petits amours. Je ne crois pas que les enfants et les adultes aient les même droits et les même devoirs. Est ce que ça fait de moi un adultiste?
perso si mon homme finissait nos discussion un peu houleuse par un « c’est qui l’homme ici? »….ben je me sentirais pas respectée…..et si en plus « il n’a pas forcément raison »….ben ça veut dire qu’il m’impose son point de vue… »par la force »….et peut être qu »impressionnée » je me laisserais faire….mais la colère et le ressenti gronderaient au fond de moi……
Avant tout, je pense que l’essentiel est faire avec ses enfants comme on pense, du fond de son coeur qu’il est le mieux de faire… chacun compose avec l’éducation et les principes qu’il a reçu, en remet en cause une partie, en transmet une autre…
Je serai bien malaisée de venir juger ta façon de t’y prendre avec ton enfant…
La seule chose qui me questionne est la collusion que l’on fait trop souvent entre nécessité de limites éducatives (incluant des obligations concernant la sécurité et la santé) et autoritarisme…
Personnellement je n’ai absolument pas peur d’interdire, surtout quand il en va de la santé et la sécurité de mes enfants… mais je n’ai pas peur non plus de les encourager à développer leurs arguments, à proposer des compromis et des solutions quitte à remettre en cause certaines règles que j’avais préétablies… parce que j’estime que ma responsabilité de parent consiste aussi à les aider à s’affirmer, à utiliser au mieux le cadre de liberté que je leur donne pour s’épanouir…
Frédie : oui effectivement déjà ce postulat de « Mais qui t’as mise au monde, t’as appris à parler, marcher, manger etc. » c’est de l’adultisme… car même si effectivement tu as « mis au monde » ton enfant, il n’a pas été passif dans cette naissance, loin de là , au contraire c’est du 50/50 ! et même si ta participation est nécessaire vu que le bébé humain n’est pas autonome dés la naissance, alors ton enfant a besoin d’une participation minime pour « apprendre » à manger : tu mets un nouveau né face aux seins de sa mère, crois moi que il sait vite y venir et seul ! il sait dire quand il a les fesses sales, quand il a des besoins non satisfaits, etc… et il n’a pas besoin de toi pour « apprendre » à marcher, etc !!! L’enfant est capable de bien des choses sans qu’on soit derrière à lui prendre la tête pour faire comme ceci ou cela !
L’angoisse du choix dont tu parles ne serait pas juste celle du prisonnier qui n’a connu que l’obeissance toute sa vie, du coup le jour où il l’a ce choix, il a le vertige car il ne sait pas faire quoique ce soit de cette liberté, il ne l’a jamais VRAIMENT connue !
et tu parles de respect… est ce que les adultes ont cette obligation de respect vis à vis des enfants aussi chez toi ?
sur le fait d’être trop laxiste comme ta maman, effectivement c’est néfaste et je suis loin d’être laxiste avec mes enfants… je pose pleins de limites : sur leur sécurité, sur la mienne, sur mes limites à leurs demandes vis à vis de moi… je suis loin d’être une maman zen, j’aimerais l’être plus … mais franchement, oui d’après ce que je ressens sur l’adultisme, clairement tu es à fond dedans, car tu es dans cette conviction, d’après ce que tu écris, que l’enfant n’a pas les mêmes droits que nous et qu’il ne sait pas, du fait qu’il est un enfant, qu’il n’est pas capable, etc… et c’est la définition de l’adultisme… :/ (je ne juge pas, je le dis clairement, mais vu que tu poses la question je répond honnetement sur mon ressentit ;) )
Je suis maman de 5 enfants, de 12 ans à 22 mois. J’ai accouché, certes, mais ils sont nés. Quand j’en parle, c’est leur naissance (pas mes accouchements).
Je n’ai appris à marcher et à parler à personne, ni même à être propre. Je suis un peu mère indigne, je crois même ne pas franchement leur avoir appris à tenir leurs couverts à table, couper leur viande, faire du vélo… et pourtant il font tout ça , plus ou moins efficacement! C’est vrai, je sui un peu psycho rigide sur certains trucs, comme merci, s’il te plaît. Mais bon. Je me soigne.
On fait l’instruction en famille. En vrai, ça ne veut absolument pas dire qu’on fait « l’école à la maison », encore moins que je suis la maîtresse de mes enfants. c’est eux qui ont tout appris, à lire, à compter, etc. J’ai juste mis les moyens appropriés à leur disposition pour qu’ils apprennent, et mon temps, pour les accompagner.
Des fois je suis autoritaire avec eux, et mes limites sont fluctuantes, en fonction de ma fatigue, de mes occupations. Mais je pense profondément qu’ils sont maîtres d’eux-mêmes, qu’ils savent ce qu’ils veulent (des fois, c’est juste pas possible), ce qui leur convient. Et que ce sont des enfants, alors ils ne peuvent pas TOUT faire comme des grands, se maîtriser, être calmes, sages, propres, etc.
Frédie, je suis sûre que tu aimes tes enfants. Mais parfois, on est tellement pris dans un fonctionnement, qu’on ne prend pas conscience de nos biais. c’est le propre du conditionnement. Il est invisible.
Je suis pas mal sure que mes enfants sont aussi heureux et épanouies que les tiens, alors j’assume mon adultisme. Et oui mes enfants ont le droit au même respect qui le leur est demandé. Par contre je sens un sentiment de supériorité dans le ton ce qui est assez comique vue le titre. Je ne suis pas du tout d’accord avec ce que tu dit sur ce que les enfants peuvent et ne peuvent pas faire. Et ce n’est pas la peine de se prendre tellement au sérieux, à chacun sa façon de voir la vie et l’enfance! ;-)
pour moi, la hiérarchie entre parents et enfants est naturelle. Elle l’est tout autant qu’entre, par exemple, mon et mon chef qui a 20 ans de carrière de plus que moi et beaucoup plus d’expérience que moi. Ce qui veut dire que je suis attentive à son avis dans mon travail parce que je sais qu’il maitrise des chose que je ne maitrise pas encore tout à fait. La hiérarchie entre parents et enfants existe simplement parce que les parents ont plus d’expérience, et du fait de cette expérience ils ont plus de responsabilités (comme le chef).
Comment te sentirais tu si tu discutais avec ton chef et qu’il terminait la conversation, quand il sent que ça ne va pas ou il veut, par : « c’est qui le chef? « . Personnellement je ne me sentirais pas vraiment respectée, et ça ne me donnerait pas vraiment envie de coopérer ni de partager mon vécu puisque je sais que de toute façon il a le dernier mot. Parce que dans le fond, je comprends parfaitement qu’il a besoin de prendre cette décision, mais je n’aimerais pas qu’il me le dise comme ça du tout, je préfèrerais qu’il m’explique ses besoins ou son avis, ou au pire qu’il ne dise rien.
Quand j’ai besoin de poser clairement une limite à mon enfant, je préfère lui dire « ce n’est pas possible pour moi, là  » ou « ça ne me convient pas », mais exactement de la même manière qu’avec mon compagnon ou d’autres personnes. Ce n’est pas parce que je suis la maman, c’est parce que je suis une personne avec des besoins qui doivent être pris en compte dans la relation. Pour moi dire « je suis la maman », c’est comme si nos besoins seuls n’étaient pas assez importants, qu’il fallait qu’on soit supérieur hiérarchique pour qu’ils soient valables. Ça affaiblit donc l’importance que nos enfants peuvent porter à nos besoin, pour se concentrer sur les degrés de hiérarchie entre les personnes pour déterminer qui a raison. Il ne faut pas oublier que la relation parent-enfant est le laboratoire de toutes les autres expériences ultérieures… pour ma part (élevée sous autoritarisme) ça a donné une obéissance aux autres au point d’oublier mes propres besoins les plus vitaux et d’être malade.
Et pour terminer : il n’existe pas que l’autoritarisme et le laxisme qui sont deux extrêmes, on peut aussi tout à fait utiliser des méthodes gagnant-gagnant et poser des limites tout en étant à l’écoute de son enfant, et en réalité à l’écoute des besoins des deux personnes dans la relation. Ce que j’aime beaucoup dans cette façon de voir les choses, c’est qu’elle oblige l’adulte à se questionner sur le pourquoi de la limite, et donc à réellement évaluer si c’est un vrai besoin à lui sous-jacent (auquel cas dire sa limite est nécessaire), ou si c’est une habitude, quelquechose d’automatique, etc, sans réel fondement intérieur. Personnellement j’ai très longtemps été très bordélique, parce que petite j’ai entendu « parce que c’est comme ça et c’est moi la mère » ça ne m’avait amené à rien sauf à me rebeller. Et quand enfin, adulte, j’ai pu expérimenter librement les conséquences, j’ai compris à quoi ça sert et je suis devenue plus organisée. Quel gâchis, quel temps perdu. Parce que ma mère ne m’écoutait pas et qu’elle croyait bien faire et poser des limites, mais qu’elle n’a pas compris mon besoin d’expérimenter les conséquences de mes actes.
je ne doute pas une seconde que tes enfants soient heureux :) . et que non je ne me sens pas supérieure… heureusement ! je ne sais pas pourquoi tu ressens ça. Je répondais à ta question « est ce de l’adultisme ? » uniquement… je ne fais pas parole d’évangile, c’est aussi pour ça que j’ai dit clairement que oui ton comportement de « c’est qui la maman » pour MOI correspond vraiment à ce que je vois ce qu’est l’adultisme, que oui pour moi dire « c’est qui la maman ??? » pour avoir le dernier mot c’est de l’adultisme… qu’il y a une différence entre dire « c’est qui la maman ? » et dire « là MA limite est atteinte et je n’accepte pas ce comportement ! ». On n’est pas d’accord, c’est pas grave, tu n’adhères pas à ma conception des choses, c’est pas grave, mais vu le ton du billet originel tu t’attendais sans doute à ce que je ne sois pas d’accord avec ce que tu énonçais, donc que forcement ma réponse n’allait pas te convenir, comme je ne m’attend pas à te faire changer d’opinion… je veux juste proposer une autre conception des choses et un autre regard sur nos enfants non seulement, mais sur notre rôle de parent. JE le redis, contrairement à ce qu’on croit, on leur apprend très peu de choses, ils ont bien plus de compétences qu’on imagine, et nous on croit DEVOIR être là pour leur apprendre tout ça, alors qu’ils n’ont pas tant besoin de nous ! mais ça… c’est ma conception des choses…
Si, ils ont besoin de nous. Ils ont besoin de notre amour pour se sentir en sécurité, en confiance pour expérimenter, découvrir, voler de leur propres ailes. ;)
oui voilà ! :D , c’est ce besoin qu’ils ont, et pas un besoin technique plus que ça… alors que souvent il y a surenchère sur les besoins techniques et sousenchère sur les besoins de réassurance :/ …
Mais pas toujours évident de sortir de ce « conditionnement » connu, un mimétisme bien ancré au fond de nous, et cela demande beaucoup plus d’efforts d’en sortir que de reproduire sans se poser de questions. Je sais que je suis loin d’être un mère parfaite et je regrette parfois mes actions et mots, mais cela j’en ai aussi déjà discuter avec mes enfants : maman n’est pas parfaite, elle fait des bêtises, des erreurs… tout comme eux !
suis d’accord sur le respect, qui DOIT être réciproque. Et l’attitude de ce père est clairement abusive et irrespectueuse, en plus d’être gratuitement cruelle.
En même temps, pour moi, affirmer « je tente de proposer qu’en respectant profondément nos enfants, on obtient d’eux la coopération », c’est un peu vivre sur une autre planète. Pour l’avoir expérimenté, ne serait-ce que parce qu’il y a aussi des influences extérieures, et que le respect n’est pas un truc linéaire puisqu’on a chacun des humeurs (inévitables, liées aux contraintes, au temps, aux hormones, etc.), y compris les enfants. Tant mieux si ça fonctionne comme ça à la perfection chez soi, mais avoir de la chance n’autorise en rien à donner des leçons. Parfois, ça ne marche pas tout à fait aussi simplement (simplistement ?) que ces théories psy-psy où l’enfant naîtrait vierge de tout comportement et de tout caractère, et où l’action de l’adulte fait tout, conditionne tout, façonne tout… Attention à cette dérive avec ce genre de propos !
je n’ai pas pris l’article comme une leçon donnée, mais comme un partage de réflexions…..il se trouve que j’ai lu l’article cité…..et qu’en effet il fait se questionner un max sur notre façon d’agir/interagir avec nos enfants…et même si ce n’est pas parfait chez moi (et chez maman dragon non plus je pense) ça n’empêche pas de faire des efforts et tendre vers ça….faire les colibri de l’éducation respectueuse quoi… ;)
AH et pour ceux qui voudraient approfondir la réflexion, ils peuvent lire « la véritable nature de l’enfant de Jan Hunt….
Tu nous le commentes pour les VI??? ;)
oui pourquoi pas… il y a un délais à respecter???
Un délai??? Non, tu fais ça un vendredi c’est tout!! :-)
ok!!
Merci beaucoup de ta contribution!!!! Elle me parle énormément et le type de prise de conscience que tu décris a été pour beaucoup dans la réflexion que Mr D et moi avons entamé il y a 3 ans autour de la communication non-violente…
Pour nous, la question est très simple: ne parlons pas à nos enfants comme nous n’aimerions pas qu’on nous parle.
Il n’est à mon avis pas question (comme nombre d’entre vous l’ont signalé) de savoir qui du parent ou de l’enfant est « supérieur » dans la hiérarchie familiale (justement la CNV permet de s’affranchir de ce manichéisme), leurs rôles sont différents et personne ne pourra jamais y redire quoi que ce soit… L’adultisme dont tu parles ne fait pas référence à cette assymétrie mais à une sorte d’inégalité « d’essence » entre adultes et enfants… Ceci me semble quasiment un relent du code Napoléon qui donnait au chef de famille droit de vie et de mort sur les enfants, en tout cas un vestige d’une conception ancienne de l’enfance qui faisait de l’enfant un demi-adulte…
Ces conceptions ont la vie dure, c’est pourquoi il me semble important d’enfoncer encore et encore le clou pour montrer que l’autorité et les limites éducatives n’ont rien à voir là dedans!!
(et puis, quitte à être un peu provocatrice: comment enseignerions nous à nos enfants le respect de leur corps, la méfiance à l’égard des pédophiles si par ailleurs nous les convainquons que l’adulte a toujours raison et qu’il est tout puissant??!!)
tu oses dire clairement ce que j’ai osé que trèèès sous entendre dans mon billet concernant les pédophiles… les femmes qui ont subit sans rien dire et qui même ont trouvé que leur mari avait raison de leur en coller une étaient parfois les premières à dire que c’était nécessaire…
Disons que je ne dis pas que ceci implique cela mais que c’est une réflexion à avoir…!! :-)
Très bon article, j’ai 25 ans, et j suis pas du genre a regarder ce genre de presse. Mais le début est très accrocheur et j’ai tout lu.
Je rejoins a 400% ce qui y est dit. Et particulièrement « Je ne sais pas quelle est la solution, je tente de proposer qu’en respectant profondément nos enfants, on obtient d’eux la coopération, qualité 100 000 fois plus précieuse que l’obéissance ou pire, la peur et la soumission… »
Super :)!!
oui, et avec l’expérience je peux te dire que c’est vachement plus agréable de vivre dans une famille ou tout le monde se sent bien, et les uns respectent les autres, que dans une famille où on utilise l’adultisme… j’ai un petit garçon de 3 ans qui « répare » la relation quand il l’a endommagée, qui dit pardon et fait des bisous de lui même quand il a fait mal, qui dit « j’ai besoin que tu m’aides » au lieu d’exiger, qui fait des demandes, qui est capable de nous expliquer ce qui ne va pas pour lui quand il est plein d’émotions, qui coopère assez facilement de son propre gré pourvu qu’on lui en explique les raisons, bref… ça cogite beaucoup ici mais ça vaut 1000 fois le coup !!
J’adhère totalement à tout ce qui as été dit sur le respect à porter à chacun, y compris quand chacun est haut comme trois pommes…mais « mon »petit T voit la vie en très grand, niant souvent les limites que je lui pose pour me respecter ou respecter les autres. C’est dur. Quand je lui explique que ce n’est pas possible pour moi et bien il répond que pour lui non plus! Il arrive un moment où c’est quand meme à moi d’imposer mes limites, qui sont souvent accueillies avec une rage qui me choque profondemment. Dur, dur…
Merci à toutes pour ce partage.
ça arrive souvent ici aussi quand même ! Biensûr il m’arrive de dire non et d’imposer mes limites très régulièrement, mais ça m’arrive aussi avec d’autres adultes. Et là on est dans une phase calme mais avant il y a eu aussi beaucoup de crises de rage aussi, c’est normal chez les petits. Je ne disais pas ça pour culpabiliser celle pour qui ça ne se passe pas aussi bien, hein :-)
Chère Madame,
Je suis en train de lire votre article avec un immense intérêt car nos vécus et nos impressions s ressemblent. Loin d’être la mère idéale, je suis quelqu’un de désordonnée, brouillon, mais j’ai comme vous une profonde révolte des injustices qui me fait réagir très fort ! Actuellement, j’ai une fille de 12 ans, une préado, brouillonne comme moi, qui n’obéit pas toujours au quart de tour… Avec ma conception, je me heurte à ce que moi-même j’ai subi étant enfant et surtout ado. En effet, ma fille a été prise en grippe par une personne du personnel administratif de son collège, et elle doit subir sans cesse remarques agressives et sarcasmes qui la font pleurer. J’ai demandé à parler au service mais personne ne me répond pour l’instant. Ma fille a su que j’avais écrit un courriel et elle a été terrorisée des conséquences de ce dernier sur son avenir proche. Elle a peur de se faire reconvoquer et je dois la rassurer en lui disant que ces derniers doivent s’adresser directement à moi, car il y a beaucoup de non-dits et de manque de communications saine entre tous les intervenants. Je demande un dialogue qui ne vient pas, espère pouvoir parler avec la professeure principale rapidement afin de dissiper les problèmes. En attendant, ma fille a peur et cette atmosphère n’est pas propice à ses études!
voilà , c’est mon témoignage. Certainement, pour avoir subi la même chose, je refuse catégoriquement que ma fille en souffre.
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