Il y a quelques temps, alors que dans un commentaire de blog j’évoquais mon fort instinct maternel, je me voyais répondre sur un ton irrité que l’instinct maternel n’existe pas, et qu’il n’est qu’une invention politique destinée à asseoir la domination masculine en murant littéralement les femmes dans leur prétendue destinée biologique.
Ah bon ? J’avais bien lu Simone de Beauvoir [1]selon qui les femmes devaient s’affranchir d’une société (masculine !) qui leur enseignait la soumission (« On ne nait pas femme, on le devient »), et qui rejetait l’idée d’instinct maternel :
« L’attitude de la mère est définie par l’ensemble de sa situation et par la manière dont elle l’assume. »
Mais j’attribuais ce rejet au fait qu’en 1949, lorsque Le Deuxième Sexe paraissait, on n’avait pas encore décrypté les mécanismes biologiques de l’instinct maternel, et notamment le rôle de l’ocytocine. Et bien non, à entendre les critiques, pour Elisabeth Badinter, point d’instinct maternel!
Fascinée par le sujet, j’ai dévoré à la suite L’Amour en plus et Le Conflit, la femme et la mère, et entre les deux, Les instincts maternels de Sarah Blaffer Hrdy[2]. Entre les deux auteurs, un véritable match de pingpong [3]! Dernier échange, dans ces entretiens publiés au Nouvel Observateur ICI et ICI.
Dans L’amour en plus, publié en 1981, Elisabeth Badinter revient sur l’Histoire des modes de maternage. Il est passionnant (et révoltant!) de (re)découvrir l’horreur des mises en nourrice et de la condition des enfants au cours des siècles passés. C’est seulement au début du XIXème siècle que le gouvernement, en mal de chair à canon, aurait voulu remédier à ce carnage : Il fallait renvoyer les femmes s’occuper de leurs bébés, et dans ce dessein serait née l’idée de leur «vendre» l’Instinct Maternel (décrit par Rousseau[4], selon qui la femme serait faible, passive, « faite spécialement pour plaire à l’homme », «prête à vivre par et pour l’enfant» – il a l’air sympa ce Jean-Jacques, hein?). Le raisonnement d’Elisabeth Badinter est de dire que lorsqu’on parle d’instinct, on parle d’un comportement inné de tous les membres d’une espèce. Que du XVème au XVIIIème siècle, les femmes, à tous les niveaux de la société, se sont débarrassées de leurs enfants. Que l’on ne peut pas parler d’instinct lorsque qu’universellement (dans toute l’Europe en tout cas), les femmes ne montraient pas d’Amour Maternel, donc d’Instinct Maternel et ce, pendant plus de 2 siècles. Que le comportement des femmes serait conditionné non pas par la biologie mais par ce que la société attend d’elles (Les femmes seraient socialement construites).
Dans Les Instincts Maternels, Sarah Blaffer Hrdy réfute cette hypothèse : il existerait bien un instinct maternel biologique. Elle explique que des comportements qui semblent plaider pour l’absence d’Instinct Maternel biologique (comme l’infanticide ou l’abandon systématique) s’expliquent par le contexte dans lequel sont placées les mères, sans remettre en question la réalité des mécanismes biologiques, et cite notamment l’ocytocine et la prolactine et leur rôle dans l’attachement maternel. Elle affirme qu’en niant l’existence de l’instinct maternel en tant que donnée biologique, Elisabeth Badinter « jette le bébé avec l’eau du bain».
« Il existe d’importants soubassements biologiques (hormones de grossesse, odeur dégagée par le nourrisson, etc.) qui peuvent expliquer les mécanismes biologiques de l’attachement maternel »
Sarah Blaffer Hrdy souligne cependant le rôle très important de l’environnement, et en particuler le fait que si la mère est isolée et ne bénéficie pas du support de sa famille et de la société, l’attachement à l’enfant peut être compromis. Parce que les intérêts de la mère et de l’enfant, bien que conciliables, sont souvent divergents (dès la grossesse!). L’importance de ce support et de la présence d’alloparents étaient d’ailleurs récemment rappelés par Claude Didierjean-Jouveau dans le cadre de sa contribution au VI qui fait référence au dernier livre de Sarah Blaffer Hrdy, Mothers and Others (que je n’ai pas encore eu l’occasion de lire).
Dans Le Conflit, Elisabeth Badinter persiste et signe dans son analyse constructiviste, et dénonce le mouvement naturaliste qui réhabiliterait l’existence de l’instinct maternel. Cependant, lorsqu’elle répond de manière spécifique à Sarah Blaffer Hrdy en la citant, elle apporte un éclaircissement: il ne s’agit pas de nier les mécanismes biologiques! C’est d’ailleurs ce qu’elle redit dans l’entretien publié au Nouvel Observateur:
«Pour répondre à Sarah Hrdy, je n’ai jamais pensé qu’il n’y avait «aucun fondement naturel et biologique dans la maternité», je ne suis pas complètement idiote. J’ai dit que le biologique ne pèse pas le même poids que l’inconscient et pèse peu au regard des contraintes sociales…»
Il s’agit en réalité de rejeter l’Instinct Maternel tel que décrit par Rousseau, c’est à dire que les femmes par nature seraient faibles et incapable d’échapper à leur destin biologique. Elle se refuse toujours à employer ce terme (de même que le terme d’instinct de conservation) mais parle de «vocation maternelle». Elle indique que les femmes font des enfants pour des raisons subjectives plutôt que de prendre une décision rationnelle, alors même que cela va souvent à l’encontre de leurs intérêts. Mais là encore elle ne parle pas d’Instinct, mais d’Inconscient. L’Inconscient se distingue de l’Instinct en ce qu’il suppose une conscience. Les animaux n’ont pas de conscience et Elisabeth Badinter marque ainsi son rejet d’assimiler la femme à la femelle animale.
Pour moi, cela fait sens. Il me semble que la négation totale des fondements biologiques de l’Amour Maternel tient d’une certaine mauvaise foi, même si c’est dans le but de défendre la thèse féministe. Parce que je me sens totalement mammifère avec mon fils: l’allaitement long et le cododo, entre autres, se sont invités chez moi en dépit du regard réprobateur de mon entourage, et du fait qu’ils impliquent renoncer à une certaine liberté. Parce que cette pulsion en moi existe indéniablement. Maya Paltineau rappelait d’ailleurs dans cet article qu’allaiter pouvait en soi constituter un acte féministe, en ce qu’il exprimait un choix fait par une femme à l’encontre des normes sociétales.
Mais à la lumière de ce dernier ouvrage et des entretiens livrés ensuite, je crois qu’Elisabeth Badinter ne rejette pas l’idée que les femmes puissent avoir une vocation maternelle, mais qu’elle s’insurge contre le discours qui consiste à dire que cette vocation est la destinée biologique des femmes à laquelle elles ne peuvent échapper. De là, qu’une femme chez qui cette vocation n’existerait pas serait «dénaturée». Elle se révolte qu’on puisse faire croire aux femmes qu’elles sont biologiquement programmées pour être naturellement de bonnes mères, aimantes et dévouées, parce que si la maternité peut apporter un bonheur incomparable, être une bonne mère peut aussi s’avérer être un difficile apprentissage et n’est tout simplement pas possible sans soutien. Sur ce point, elle rejoint Sarah Blaffer Hrdy, et Le Conflit souligne que les politiques natalistes ne sont tout simplement pas suivies d’effet si des mesures de soutien aux femmes ne sont pas parallèlement mises en place (avec la création de crèches notamment).
En conclusion, malgré leurs différents, je crois que Sarah Blaffer Hrdy et Elisabeth Badinter s’accordent sur beaucoup de points, si ce n’est la dénomination pour l’une d’Instinct Maternel, pour l’autre d’Inconscient, et peut-être sur le degré de leur influence sur les choix des femmes. Pour chacune, la relation mère-enfant et l’épanouissement de l’Amour maternel dépendent du soutien apporté aux mères par leur entourage. Et cela inclut un soutien dans les actes au niveau de la cellule familiale et au niveau institutionnel, mais aussi un soutien d’ordre moral qui consiste à proposer aux femmes un choix éclairé, et à respecter ce choix, quel qu’il soit.
Drenka
[1] Simone de Beauvoir, Le Deuxième Sexe
[2] Titre original: Mother Nature. A History of Mothers, Infants and Natural Selection (1999).
[3] Voir à ce sujet l’article : http://allodoxia.blog.lemonde.fr/2012/03/12/maternite-science-feminisme/
[4] Jean-Jacques Rousseau, Émile, ou De l’éducation
bravo, je trouve ton exposé très riche, extrêmement bien documenté et argumenté. J’ai lu le Conflit. Je suis sur L’Amour en plus, alors tout ça me parle beaucoup. Parce que je n’arrivais pas vraiment à me situer entre les deux opinions, je suis très contente que tu les réconcilies dans cet article! Merci beaucoup. Je pense qu’Elisabeth Badinter est quelqu’un de bien, et son discours est à écouter. Pourtant je suis couche lavables, allaitement et maternage. Mais féministe aussi.
Merci! Mis à part certains points, je ne pense pas que les deux opinions soient foncièrement opposées. En tout cas je ne pense pas qu’on ait à choisir un camps. Je ne pense pas non plus qu’EB critique le maternage proximal et l’écologie en soi, mais plutôt la méthode: dans le livre, il me semble qu’elle distingue information (dire par exemple que l’allaitement durant les 6 premiers mois de vie de l’enfant lui donne une meilleur chance de ne pas avoir un terrain allergique) de la manipulation (dire par exemple que les bébés allaités ont un QI supérieur, ce qui est faux et très culpabilisant pout les mamans qui n’ont pas voulu / pas pu allaiter). Et bravo pour les couches lavables, personnellement je n’ai pas eu le courage!
Comme vous le soulignez, les arguments et points de vue de Badinter et de Blaffer Hrdy peuvent en effet être réconcilés dans une certaine mesure. Reste que : 1) L’affirmation de la seconde selon laquelle les « hormones de grossesse » (terme vague et impropre) peuvent « expliquer les mécanismes biologiques de l’attachement maternel » n’est pas du tout scientifiquement étayée, et si mauvaise foi il y a, elle est plutôt du côté de celles/ceux qui prétendent le contraire (cf http://allodoxia.blog.lemonde.fr/2012/03/12/maternite-science-feminisme/); 2) Si c’est votre « inconscient » qui a été à l’origine de la pulsion que vous décrivez avoir vécue, et non vos « hormones de grossesse » via un mécanisme biologique, ça change tout, car l’inconscient est façonné par la culture : on pourrait imaginer que dans une culture débarassée de tout stéréotype sexiste, hommes et femmes éprouveraient ni plus ni moins les uns que les autres les « pulsions maternantes » que vous décrivez. Si ce que prétend Blaffer Hrdy est vrai, cela signifie a contrario qu’il est naturel que la prise en charge des nouveau-nés reste majoritairement le fait des mères. Les conséquences politiques de cette question sont trop importantes pour que la question de l’existence de tels mécanismes biologiques créant une assymétrie entre hommes et femmes soit prise à la légère.
Merci pour votre commentaire et pour votre article très documenté. Comme on dit ici, I respectfully disagree.
1/ Sur le fait que l’expression « hormone de grossesse » soit vague, je pense que cela est dû au fait que SBH s’adresse à un public non averti (ainsi qu’à la traduction qui est souvent malheureuse, en particulier en ce qui concerne le titre de son ouvrage). Les hormones de grossesse sont loins d’être le seul facteur cité. Je pense que l’expression fait notamment référence à l’ocytocine et la prolactine et qu’elles sont appellées ainsi parce que sécrétées en quantité pendant la grossesse – pour autant je ne crois pas que le but est de dire qu’elles sont exclusives à la grossesse. De plus, la biologie n’est pas une science exacte, et dans le domaine particulier de l’attachement, il est très compliqué de faire la part nette entre biologie et autres facteurs intriqués de facon complexe. Il est évident qu’on ne peut pas dire : Cerveau + ocytocine = amour inconditonnel alors que cerveau + pas d’ocytocine = autisme. Pour cette raison, ces études peuvent difficilement arriver à une conclusions définitive sur le rôle des hormones de grossesse. Mais il me semble que toutes les études que vous citez s’accordent sur le fait qu’il y a un faisceau d’indices que l’ocytocine / la prolactine jouent un rôle dans l’attachement (on peut en particulier citer cette étude: http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17958710).
2/ Sur le caractère exclusivement culturel de l’Inconscient, je ne suis pas non plus d’accord. Certes, pour les psychanalystes qui se réclament de Freud, l’inconscient n’apparaîtrait qu’avec l’acquisition du langage, et donc serait culturel. Mais pour Jung (Psychologie de l’inconscient – LGF, “Le Livre de poche”, 2010), par exemple, il est présent dès notre naissance, donc serait inné.
3/ Enfin, le fait de parler d’Instinct Maternel n’exclut pas l’existence de pulsion maternante chez les pères: Au contraire, SBH affirme que les mères n’ont pas le monopole de l’ocytocine et de la prolactine, et décrit par exemple les pics de prolactine observés chez les jeunes pères après qu’ils aient été en contact avec leur nouveau-né. Et je ne crois pas qu’on puisse dire que « Si ce que prétend Blaffer Hrdy est vrai, cela signifie a contrario qu’il est naturel que la prise en charge des nouveau-nés reste majoritairement le fait des mères ». A mon sens elle ne tend pas à démontrer une assymétrie entre les genres. En outre, je pense qu’il faut prendre en compte le fait que le papa a son bébé livré clé en main, alors que la maman, avant même que la question du choix du type de maternage se pose, sacrifie son confort, sa santé, son corps et son sexe pour mettre au monde son enfant. Donc mon hypothèse est que, quand bien même il y aurait une inégalité homme – femme en terme de sécrétions hormonales favorisant l’attachement, elle serait là pour contre-balancer le sacrifice de la mère, et faire en sorte qu’il y ait attachement malgré ça.
Merci à vous pour cette discussion.
– Sur 1/ (rôle des hormones), mon point est que : A) un faisceau d’indices n’autorise nullement à conclure (c’est le même type d’indices convergents qui conduit S. Dehaene à écrire que les garçons sont plus doués que les filles pour les maths de manière innée, Cyrulnik à prétendre que les filles sont plus dociles car la testostérone est « l’hormone de la hardiesse et du mouvement », etc); B) Ce faisceau d’indices n’est en l’occurence pas convergent concernant l’ocytocine (cf les expériences contradictoires chez des souris knock-out), et en ce qui concerne la piste d’un effet de la prolactine, elle est encore bien plus ténue; C) Les rares études sur l’Homme sont très, très loin d’être conclusives (l’étude que vous citez est celle à laquelle je fais référence dans mon article; au-delà du fait que les chercheurs concernés disent eux-mêmes qu’on ne peut rien en conclure, et au-delà des arguments que je développe à ce sujet dans mon article, je pourrais vous expliquer en détail pourquoi cette étude ne tient pas la route – peut-être un bon sujet pour un nouvel article).
– Sur 2/ (inconscient), on peut croire ou non à la théorie de Jung, mais ça n’est pas une théorie scientifique, et elle me semble par conséquent inapte à trancher ce débat.
– Sur 3/, sur l’existence de pulsions maternante chez les pères reconnue par SBH, je suis d’accord, mais le fait que des pics de prolactine soient observés chez les jeunes pères ne prouve rien (la prolactine induit la lactation, sa sécrétion est favorisée par le contact avec le bébé, et cette observation chez les pères montre simplement que de même qu’ils sont pourvus de tétons « inutiles », ils sont partiellement pourvus des mécanismes nécessaires à l’allaitement). Je trouve votre hypothèse du rééquilibrage de la différence mère/père par les hormones intéressante, et vous avez raison de souligner que ça permettrait de concilier la théorie d’un effet des hormones avec une perspective d’égalité naturelle dans la prise en charge des nouveau-nés. Personnellement je ne me prononce pas sur l’existence ou non d’un effet des hormones : je souligne seulement qu’il est mensonger de prétendre que cet effet a été démontré, et qu’on est en outre très loin d’une telle démonstration. Toutes les hypothèses peuvent être discutées dès lors qu’on les présente bien comme telles, et non qu’on s’autorise de la science pour les asséner afin de démolir la « doctrine » de Badinter, comme l’ont malheureusement fait nombre de gens.
Pourtant :
« L’attachement. De Konrad Lorenz à Larry Young : de l’éthologie à la neurobiologie »
http://www.lenfantdabord.org/wp-content/uploads/2011/01/attachement.pdf
Prenons ces deux passage du document que vous citez :
« Une première carte des concentrations des récepteurs de la vasopressine et de l’ocytocine dans le cerveau humain a été réalisée par l’équipe de Jenkins en 1984.Leur distribution dans le cerveau humain (Loup et al., 1991) est très différente de celle observée chez les campagnols. Cependant, les expériences réalisées par imagerie cérébrale montrent que la plupart des régions riches en récepteurs de l’ocytocine et de la vasopressine, identifiées par autoradiographie, sont activées par l’amour maternel et par l’amour romantique (Bartels & Zeki, 2004). », et « Des études d’imagerie cérébrale ont montré une région particulièrement activée chez des mères à qui l’on présente les photos de leurs enfants : la substance grise périaqueducale (Bartels & Zeki, 2004). Or celle-ci, riche en récepteurs à l’ocytocine et à la vasopressine (Jenkins et al., 1984) est connue pour jouer un rôle dans l’inhibition de la douleur, en particulier au moment de l’accouchement (Lund et al., 2002). Chez le rat, la désactivation de cette aire supprime le comportement maternel (Pedersen et al., 1994). L’ocytocine semble donc jouer un rôle important dans l’attachement maternel. »
Problèmes :
1) Jenkins et al., 1984 (= Jenkins, Ang, Hawthorn, Rossor, Iversen, 1984, Vasopressin, oxytocin and neurophysins in the human brain and spinal cord, Brain Research, vol.291(1), p.111-117) ne porte pas sur la localisation des récepteurs à l’ocytocine et à la vasopressine, mais sur la présence de ces deux peptides dans diverses zones de cerveaux postmortem, ce qui n’a rien à voir. Cf http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/0006899384906565.
2) Larry Young a écrit ceci récemment, dans l’introduction à un numéro spécial de Hormones and Behavior (= Larry J. Young, Loretta M. Flanagan-Cato, Editorial comment: Oxytocin, vasopressin and social behavior, Hormones and Behavior, vol.61(2012), p.227–229) : « We do not know much about distribution of oxytocin and vasopressin receptors in the human brain. A single paper published twenty years ago reported the localization of oxytocin and vasopressin receptors in the human brain, but this issue needs to be re-addressed with more selective tools (Loup et al., 1991). It turns out that the radioligands that are selective for oxytocin and vasopressin receptors in rodents are not selective for primate or human receptors. New receptor autoradiographic techniques involving human selective compounds are needed. »
Ces seuls constats démontrent me semble-t-il combien ce document prétendant justement s’appuyer sur les travaux de Young est bien peu rigoureux, outre le caractère plus qu’expéditif des interprétations et extrapolations qui y sont faites.
Merci beaucoup pour cet article très riche ! Je n’ai pas lu ces ouvrages mais j’ai suivi la discussion de loin et je trouve ton article très clair (et ça me donne envie d’aller plus loin !). C’est très intéressant de confronter deux thèses qui semblent opposées parce qu’il y a vraiment des arguments forts des deux côtés. Personnellement, je ne sais pas où me situer, c’est vrai qu’il est difficile de faire la part entre le naturel et le culturel. Je sens comme un instinct maternel, mais je ne vais pas faire une théorie de mon expérience. En tout cas, la réflexion est passionnante. Encore merci !
Merci! J’ai précisément eu envie de lire ces ouvrages parce que c’est un sujet qui soulève de telles passions qu’il vaut mieux voir pour soi-même. Je suis comme toi en terme de ressenti, mais comme toi je ne veux pas en faire une généralité.
Merci pour cet article.
J’avais lu sur la réaction de Badinter à l’écologie (couches lavables etc.) et j’avais assez mal prit qu’elle disent que c’était une nouvelle forme de domination des femmes (il me semble) étant donné que ce ne sont pas que les femmes qui se sentent concernées.
Tu m’a réconcilié avec elle et donné envie d’en savoir plus sur son avis.
(Je suis assez d’accord sur « allaiter pouvait en soi constituter un acte féministe, en ce qu’il exprimait un choix fait par une femme à l’encontre des normes sociétales. » J’aime cette « définition » du féminisme.)
Merci pour ce commentaire. Il me semble que l’attaque ne vise pas en réalité le maternage et l’écologie mais mouvements naturalistes / vert et leur méthode, qui tend à user de culpabilisation parfois. EB parle d’un particularisme français qui fait que nous sommes les dernières à resister encore et toujours à leur prescriptions, mais elle constate tout de même que dans le reste de l’Europe, si en théorie hommes et femmes devraient chacun faire leur part de tâches ménagères, en pratique c’est en majorité la femme, parce qu’elle est à la maison alors que papa est au bureau, qui se retrouve à les prendre en charge.
Merci pour cette article, pour une fois qu’on ne tape pas bêtement et méchamment sur E. Badinter (dont je ne partage pas complètement l’opinion mais dont je trouve l’éclairage très intéressant…)
Entièrement d’accord avec « je crois qu’Elisabeth Badinter ne rejette pas l’idée que les femmes puissent avoir une vocation maternelle, mais qu’elle s’insurge contre le discours qui consiste à dire que cette vocation est la destinée biologique des femmes à laquelle elles ne peuvent échapper. » (je partage votre analyse, et aussi l’opinion de E. Badinter dans ce cas).
Mais me viens une question : il est évident que l’ocytocine joue un rôle dans la naissance de l’attachement etc… Que penser alors des femmes qui ont mis au monde leur enfant avec l’aide d’un peu d’ocytocine à la fin ? Je crois savoir que cela fait sacrément débat en Espagne…
Merci pour ton commentaire.
C’etait la réflexion qui était faite par Lucia Etxebarria dans « Un miracle en équilibre » (voir ici: http://lesvendredisintellos.com/2011/08/26/ecrire-a-son-bebe/) – L’auteur (espagnole, donc!) se décrit comme peu interessée par la maternité, et se dit pourtant submergée par le sentiment d’Amour à la naissance de sa fille, et se pose la question de savoir si l’injection d’ocytocine pour faciliter la délivrance pendant son accouchement l’a en quelque sorte conditionnée…
En réalité, l’ocytocine artificielle injectée en intraveineuse ne passe pas la barrière hémato-encéphalique, donc n’atteint pas le cerveau, donc son action serait limitée à une action locale (contractions utérines) et n’aurait aucune influence sur l’attachement.
Certain détracteurs de cette pratique ont également parlé d’une action contraire: Si l’on injecte de l’ocytocine, alors le cerveau cesse d’en produire, donc, comme l’ocytocine artificielle n’atteint pas le cerevau et que le cerevau n’en produit plus, l’accouchement « accéléré » ou la facilitation de la délivrance pourrait compromettre l’attachement… Mais en fait, l’ocytocine ne bénéficie pas d’un dispositif régulateur (feed-back) qui permettrait de limiter sa production.
En revanche, il semblerait que l’ocytocine sous forme de spray nasal pourrait passer la barrière hémato-encéphalique! Mais la encore, les études montrent que cela ne suffit pas à créer un lien mère enfant… de nombreux autres facteurs entrent en compte!
Merci pour cette réponse étayée !
Pour la journaliste scientifique que je suis professionnellement, et la féministe cartésienne que je suis personnellement, c’est très plaisant de lire de tels propos argumentés, mis en perspective sans aucun jugement ni affirmation hâtive…
(c’est aussi à travers le livre de L? Etxebarria que j’avais découvert ce débat sur l’ocytocine il y a qques temps, mais je viens à peine de découvrir les VI, alors il me reste beaucoup à lire !)
@miliochka : eh bien non, justement, il n’est pas évident que l’ocytocine joue un rôle dans la naissance de l’attachement…
Je pense en effet qu’on est très très très très loin de savoir précisément quel rôle les différentes hormones jouent tout au long de la vie… Il est peut probable qu’elles n’en jouent aucun, aussi sûrement qu’il est peut probable que la culture ou les convictions personnelles ne suffisent pas à les supplanter, partiellement du moins…
Bref, je me dis parfois que le fait de chercher comment faire pour les utiliser à bon escient (ou permettre au corps de les mobiliser efficacement) pour faciliter l’accouchement est une excellente chose mais chercher à rationaliser tous les comportements à partir de là, tout de même très réducteur…
Je suis d’accord avec Mme D. ! Je crois qu’on peut dire avec certitude que les hormones jouent un rôle dans l’attachement. Ce qui en revanche n’est pas évident c’est quel rôle? Comment? Avec quel degré d’influence?
Il n’est évidemment pas question de réduire les comportements à des influences hormonales (ni génétiques d’ailleurs), tout ça est éminent plus complexe que cela !
Cependant on ne peut nier les nombreuses études scientifiques démontrant très clairement que l’ocytocine joue un rôle dans le processus d’attachement (et pas seulement maternel d’ailleurs)
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed?term=ocytocin%20attachement
Absolument d’accord avec Drenka, les questions résident plutôt sur comment, en quelle interaction avec tout le reste etc…
Je persiste et signe, et comme je l’indique dans mon article plusieurs neurobiologistes qui travaillent sur ce sujet l’ont avoué recemment : il n’existe AUCUNE étude scientifique démontrant que la libération d’ocytocine induite par l’accouchement ou par l’allaitement joue un rôle dans le développement de l’attachement d’une mère à son bébé ou de comportements maternels à son endroit. Pouvez-vous indiquer quels sont les articles scientifiques qui selon vous, démontrent « très clairement » que ce phénomène existe et contribue donc à ce que Blaffer Hrdy (pas moi) appelle l’instinct maternel ?
Pardon mais je ne crois pas me tromper en disant que personne ici n’a précisément affirmé que « la libération d’ocytocine induite par l’accouchement ou par l’allaitement joue un rôle dans le développement de l’attachement d’une mère à son bébé ou de comportements maternels à son endroit ».
Nous avons été bien plus prudentes que ça, évoquant l’ocytocine (sans préciser le moment de sa libération) et le phénomène d’attachement et de ce que certain appelle « instinct maternel » en général. Ce qui du coup m’a fait m’interroger sur des éventuelles conséquences de l’administration d’ocytocine pendant l’accouchement, question à laquelle Drenka a répondu avec mesure et moult informations intéressantes.
Une méta-analyse datant de 2011 indique que » l’oxyctocine apparait comme d’une importance cruciale pour comprendre les relations mère-enfant ». Je ne suis ni statisticienne ni neuroendocrinologie donc je ne me permettrais pas de remettre en cause cette conclusion…
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21250892
La question du rôle de l’ocytocine telle que je l’ai formulée plus haut est celle à laquelle il importe de répondre pour savoir si ce facteur biologique lié à la physiologie de reproduction féminine favorise l’ « amour » envers son bébé. C’est en effet de la réponse à cette question que dépend la pertinence de l’argument « ocytocine » qui a été opposé à E. Badinter pour dire que l’instinct maternel existe.
Je ne me suis pas procuré le full text de l’article auquel vous renvoyez ici (l’avez-vous ?), mais je note : 1) qu’il s’agit d’une revue de la littérature, et non d’une méta-analyse (c’est différent !); 2) que vous avez choisi de traduire une phrase du résumé de l’article qui vous arrangeait, mais la suivante donne une image plus juste de l’état des connaissances scientifiques : « Les résultats de cette revue de la littérature suggèrent que la recherche pionnière, mais préliminaire, menée à ce jour est prometteuse et que sa réplication sur de plus larges échantillons est nécessaire. ». Ce qui confirme ce que j’ai écrit, des résultats préliminaires à répliquer ne constituant pas un fait scientifique (loin s’en faut, de tels résultats préliminaires obtenu sur de petits échantillons ayant été invalidés par centaines au cours des dernières années).
Bravo pour cet article très riche, qui a le mérite de confronter et de les réconcilier ! Tout cela sans taper sur Badinter pour une fois… La thèse de Sarah Hrdy est très intéressante, le rôle et les effets de l’ocytocine est un sujet qui me passionne.
Merci! Je trouve aussi que c’est un sujet fascinant!
Bravo pour ta réflexion. J’ai lu « le conflit », et si bien des assertions m’énervent, notamment celles critiquant l’allaitement à la demande des nourrissons au lieu des prescriptions des médecins (quitte à être « esclave » je préfère être celle de mon bébé que de mon toubib…), je dois bien reconnaître qu’elle n’a pas tort sur le fond notre Elizabeth. N’oublions pas que la référence à « la nature » fait le lit de nombre de raisonnements douteux. Merci de nous présenter aussi clairement cette question si difficile.
Merci pout ton commentaire! Il me semblait avoir compris que EB au contraire comprenait l’origine de certains mouvements, et regrettait que dans certains hopitaux les femmes soient maltraitées au nom de la médecine. Je ne crois pas qu’elle prenne position contre l’allaitement à la demande, mais contre les méthodes des mouvements pro-allaitement (je pense que la dernière étude faisant état de différence de QI entre les enfants allaités à la demande par rapport aux enfants allaités selon un cadre strict en est un nouvel exemple!).
Bravo une fois encore pour ce très bel article!!!! Tu connais mes réticences sur Badinter, dont j’embrasserai volontiers le point de vue sur les pressions sociales que subissent les femmes vis à vis de la maternité si seulement elle prêtait davantage attention aux autres formes de pression sociales, à mon avis, tout aussi nocives, que nous subissons…
A titre personnel, j’ai encore du mal à envisager l’existence d’un instinct maternel distinct d’un « instinct parental » au sens plus large… non que je ne l’ai pas ressenti, mais que je me plais à croire que Mr D s’est autant que moi senti transporté par ce petit être vulnérable qui ne demandait qu’à être aimé…
Merci!
Je suis d’accord sur le parti pris d’EB. En particulier, dans le dernier chapitre du Conflit, elle parle de la spécifité française: Les françaises seraient les dernières en Europe à refuser de se plier aux injonctions des mouvements naturalistes, et cela serait du à leur Histoire de femmes indépendantes. Mais les Anglaises partagent la même Histoire! Je pense que la raison est qu’en France, les pressions que nous subissons en ce qui concerne notre apparence et la necessité d’avoir une vie professionnelle pour être considérées, sont bien supérieures à celles subies en Angleterre (en tout cas c’est mon ressenti puisque je vis en Angleterre depuis 5 ans!). Comme je te le disais par email, à la limite on pourrait reprocher à EB de contribuer à ces pressions, puisqu’à force de se battre afin d’obtenir le droit de travailler, moi j’ai parfois l’impression d’avoir écoppé d’un devoir! Ceci dit, il me semble que les pressions relatives à la maternité, en plus d’être encrées en nous par la société comme les autres formes de pression, sont incarnées par des lobbies, ce qui explique peut-être cette attaque ciblée. Lorsqu’on pense militants pro-allaitements, on pense tout de suite à LLL. Lorsqu’on pense au véritable esclavage que sont en France les pressions relatives au poids par exemple, je ne pense pas que l’incarner soit aussi évident, parce que dans mon cas en tout cas, même ma mère est complice!
Enfin, tu as raison, peut-être faudrait-il parler d’Instinct de maternage plutôt que d’Instinct maternel, parce que mon but n’était surtout pas de dire qu’il y a une assymétrie entre les genres ou qu’il soit exclusif aux mères. Et ce n’est pas non plus celui de SBH! Pourtant c’est ce qu’Odile Fillot, plus haut, en a conclu…
« L’Inconscient se distingue de l’Instinct en ce qu’il suppose une conscience. Les animaux n’ont pas de conscience et Elisabeth Badinter marque ainsi son rejet d’assimiler la femme à la femelle animale. »
Bon ben au moins c’est clair, le raisonnement se base sur un postulat faux. Nous sommes des animaux. Bien évidemment que les animaux ont une « conscience » (même si ce qu’on entend par-là n’est déjà pas clair pour nous-mêmes).
Et croire que la conscience nous permettrait de nous extirper des instincts c’est n’importe quoi. ça dépend toujours ce qu’on veut dire par « instincts » mais nos opinions, idéologies, etc… ne changent pas l’influence des gènes sur notre organisme.
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