Nouvelle lectrice de Causette, je découvre de bons articles de fond, engagés, féministes mais pas enragés. Bref, ça change ! J’avais envie de vous faire partager un excellent article sur les sages-femmes et leur colère.

Les sages-femmes s’occupent de tout ce qui tourne autour de la naissance : suivi de grossesse, cours de préparation à l’accouchement, accouchements, suivi post-natal, rééducations … Elles font tout, mais pourtant elles sont sous-payées, en sous effectif permanent, et considérées comme des « sous-médecins ».

(Notons qu’on dit UNE sage-femme, mais UN obstétricien, mais n’y voyons-là aucun lien avec la considération qu’on peut avoir pour l’un et l’autre de ces deux métiers.)

Loin de la surmédicalisation des accouchements, elles sont disponibles pour les visites à domicile, les questions au téléphone, des monitorings, c’est un accompagnement global.

Il est prévu qu’on élargisse leurs champs d’action avec la réduction du temps passé à l’hôpital en post-accouchement, mais elles réclament : des augmentations de salaire, revalorisation de leur métier, plus de postes, et des encouragements à passer en libéral.

Et elles ont besoin de notre soutien !

« Apres cinq ans d’école (la formation des sages-femmes françaises est la plus longue du monde !), les 19000 sages-femmes de France s’estiment plutôt bien formées. Mais leur niveau de compétence et de responsabilités cadre mal, selon elles, avec un manque de reconnaissance. Qu’elles exercent en milieu hospitalier (70 %des sages-femmes actives) ou en qualité d’indépendantes (18%), toutes réclament une revalorisation de leur rémunération. Dans la fonction publique, les salaires nets vont de 1800 euros à 3000 euros en fin de carrière. Quant aux libérales, elles touchent 17 euros par consultation de base, dont la moitié est consacrée aux charges. Dans les deux cas, les ministères de tutelle bloquent leur rémunération. Pourtant, ces professionnelles ne comptent pas leur temps. Les semaines de soixante heures sont monnaie courante à l’hôpital et les libérales expérimentent la journée de 28 heures, sans congés payés.

A l’avenir, leur charge de travail ne va pas faiblir, et ce, pour deux raisons. D’abord parce que la sécurité sociale, toujours en quête d’économies, est en train de réduire l’hospitalisation post-partum de quatre à trois jours, et peut-être même deux, à terme, pour les mères bien portantes. Un choix politique qui implique la création de réseaux entre maternités et sages-femmes libérales : ces dernières assureront la prise en charge dès le retour à domicile. Avec un risque toutefois. « Généraliser les sorties précoces au troisième jour, en plein baby-blues, va augmenter les cas des dépressions chez les mères qui se retrouvent seules à la maison », s’inquiète déjà Marie-Christine Perruchaud, libérale à Tours. Sans compter que la répartition inégale des sages-femmes sur le territoire, en ville comme en milieu rural, risque de réduire l’accès aux soins.

Ensuite, les sages-femmes devraient récupérer le suivi des femmes en bonne santé pour pallier la pénurie des gynécologues médicaux, laquelle devrait atteindre son pic en 2020 (il n’y aura alors plus que 180 médecins pour 30 millions de femmes). La profession, unanime, espère que ce surcroît de sollicitations s’accompagnera d’un vrai changement des mentalités. »

Pour ma part, j’aurais bien aimé trouver une sage-femme qui me suive pour mes grossesses, mais le peu de sages-femmes libérales que j’ai trouvé étaient déjà surchargées ! Dommage, j’aurais aimé avoir cet accompagnement si particulier.

Elodie, du blog Conseils Educatifs