La semaine dernière, je t’ai fait un teasing du livre . Aujourd’hui j’entame une série d’articles sur ce livre (à moins que je ne change d’avis entre temps…). D’une part pour moi, parce qu’écrire m’aide à assimiler et à réfléchir différemment sur toutes ces notions. Et aussi pour toi (oui quand même hein), pour te les faire (re)découvrir et peut-être te donner envie de te plonger à ton tour dans cette lecture.
Je te rappelle que je lis le livre en anglais et que les citations ne sont donc que mes traductions. D’ailleurs, si quelqu’un possède le livre en français et a un peu de temps, je suis preneuse des passages officiels.
Si tu as une culture générale aussi formidable que la mienne (ahem…), tu te souviens peut-être toi aussi d’un épisode de Sex and the city. La brune et son mari tout chauve reviennent d’une soirée dans une famille, où les enfants ont été insupportables. Du coup ils se demandent s’ils font bien d’en vouloir… Et puis ils se disent que Bah, les nôtres, il ne seront pas comme ça. Et la voix off de commenter que c’est un peu ce que se disent tous les couples avant de se lancer dans la folle aventure de la parentalité.
Et c’est TELLEMENT VRAI. On espère tous que rien qu’avec notre amour, saupoudré de quelques idées (disons-le, de principes), on saura faire « mieux », on saura faire différemment.
Alors POURQUOI se retrouve-t-on en pyjama à courir après les enfants pas plus habillés 3 minutes avant l’heure de partir ?
POURQUOI voit-on fleurir aussi souvent les discussions autour de « avant tu avais des principes, maintenant tu as des nains » ?
POURQUOI, alors qu’on passe son temps à complimenter avec moult emphase, on a des enfants qui manquent si cruellement de confiance en eux ?
POURQUOI notre patience légendaire fond comme neige au soleil à la vue d’une tâche de peinture ?
Les enfants auraient ils un super-pouvoir ?????
Aujourd’hui je vais te parler d’une notion récurrente chez Faber & Mazlish : le pouvoir de la description, la neutre, la dépourvue de jugement, la factuelle.
Sache que décrire est bien plus utile à ton enfant qu’un compliment. Et si tu y réfléchis, tu verras que ça vaut pour toi aussi.
Mettons que tu rendes un rapport à ton chef. S’il décrit à la fois ton travail et son sentiment, tu pourras en tirer profit. S’il se contente de dire « c’est bien » ou « c’est nul », tu n’es pas tellement avancé. Lis :
– « Je suis content de ce que tu as fait. Cette courbe m’aide à visualiser les progrès de l’équipe. Cette liste me permet de voir qui est performant et qui a besoin d’un coup de pouce. » Avec ça, tu sais que ton chef aime les ptits dessins et les vues d’ensemble, mais aussi avoir du détail. Alors que s’il te dit « super, ton rapport, bon boulot », t’es bien content, mais ça ne t’aide pas à faire aussi bien pour le prochain, à connaître tes points fort, et à savoir ce que ton chef attend de toi précisément.
– « Ce n’est pas ce que j’attends. Il y a beaucoup de fautes d’orthographes. Il manque une introduction sur le but de ton travail. Ta conclusion n’est pas assez personnalisée. » Avec ça, tu sais quoi modifier, et quoi faire pour les prochaines fois.
Le jugement de valeur dans le compliment enferme dans une voie sans issue.
Le jugement de valeur dans la critique blesse et est non-productif.
Avec tes enfants évidemment, c’est la même chose. Lui dire « c’est bien » ne lui permet pas de savoir en quoi c’est bien, ni de reconnaître ses points forts, ni de savoir dans quel état d’esprit tu es toi. Le disputer en l’attaquant (que ça soit en insulte ou en dévalorisation, la plus petite soit-elle), ne va pas l’inciter à se corriger ou à réparer, mais plutôt à abandonner ou à se défendre.
Dire à tes enfants que voir leur chambre en bordel te rend furieux, et te donne envie de cogner dans un mur, invitera tes enfants à ranger beaucoup plus efficacement que si tu leur dis à quel point ils sont désespérants et désordonnés. Et s’ils ne rangent toujours pas, tant pis : exprimer ta colère sans blesser quiconque ni créer une dispute interminable sur qui a mis le bazar, c’est déjà une grande satisfaction.
Cette façon de faire me paraît logique et pleine de bon sens. Elle n’est pourtant pas si facile à mettre en Å“uvre. Parce que, comme dirait un certain petit bonhomme vert, d’abord « tu dois désapprendre tout ce que tu as appris ». Mais elle est porteuse de beaucoup d’espoir, et c’est une ode magnifique au principe « ne fais pas aux autres ce que tu n’aimerais pas qu’on te fasse ».
Comprenez-moi bien : je ne suis pas opposé au fait qu’un enfant soit poli ou soigné ou instruit. Pour moi, la question cruciale est : quelles méthodes ont été utilisées pour y parvenir ? Si ce sont insultes, attaques et menaces, alors nous pouvons être sûrs d’avoir aussi appris à cet enfant à insulter, attaquer, menacer et de se plier aux menaces.
Si, au contraire, nous utilisons des méthodes compatissantes, alors nous avons enseigné quelque chose de bien plus important qu’une série de vertus isolées. Nous avons montré à l’enfant comment être une personne, un être humain, qui peut mener sa vie avec force et dignité.
(…)
Un villageois va au devant 3 ouvriers et leur demande « Que faites-vous ? »
Le premier ouvrier répond « Je gagne ma vie. ».
Le second répond « Je pose des briques. ».
Le troisième répond « Je construis une cathédrale. ».
Traduction d’un extrait du chapitre « In the beginning were the words », Liberated parents liberated children, Adel Faber & Elaine Mazlish. (Titre français : Parents épanouis, enfants épanouis : cultivez le bonheur dans votre famille.)
excellent article, tu as réussit ton coup j’ai envie d’en savoir plus, beaucoup plus !
Héhé chouette ! Rendez-vous après-demain !
Ravie de lire la suite de Faber & Mazlish et de constater comme tu t’en est bien imprégnée!!!
Cette histoire de compliments/reproches, sous couvert d’un détail est en réalité stupéfiante… j’ai récemment fait l’expérience avec ma petite soeur, qui venait montrer à mon père la dernière de ses productions d’art plastique (elle était plus ou moins en histoire de l’art)… et mon père de s’extasier: » ooohhhh c’est super!!! vraiment super!!! » et elle de se désespérer: « tu dis toujours ça… ». Alors j’ai tenté le coup: « je vois telle couleur et telle autre, cela me fait penser ça ci ou à ça, j’ai l’impression de voir un rapport entre telle partie et telle autre, etc etc etc… ». L’effet a été immédiat, elle m’a dit: « c’est agréable, j’ai l’impression que tu t’intéresses à mon travail, je suis fière de ce que j’ai fait ».
Pour moi, le seul élément que l’on pourrait préciser dans ton article c’est que la question n’est pas tant de savoir si le comportement va être adapté ou non, si l’enfant va progresser ou non mais surtout, en t’abstenant de tout jugement de valeur, tu le RESPONSABILISES, le problème est le SIEN et non (seulement) le tien… sa fierté ou sa honte ne sera pas dépendante de toi mais uniquement de lui, de son propre jugement… ce qui est, assurément le meilleur moyen de leur permettre de grandir!!!
J’adore l’idée de faire en sorte que, dès le plus jeune âge, ça soit SA vie à lui, comme tu dis sa fierté ou sa honte
Merci Vaallos pour cet article qui donne décidément envie de lire ce livre ! Ca me rappelle un épisode vécu lorsque je passais mon DESS. J’avais bossé d’arrache-pied pour une devoir maison, j’étais plutôt contente du résultat. Lorsque la prof m’a rendu ma copie, il y avait juste marqué : 12/20. Toute la classe avait eu la même note. C’était horriblement frustrant ! Pourquoi était-ce médiocre ? Qu’y avait-il de bon ? Qu’aurais-je dû retravailler ? C’est horriblement démotivant !!
Ooooohhh tu me rappelles une année de biologie au lycée ! J’avais toujours la même note (et d’ailleurs il me semble bien que c’était 12), jugée bien médiocre à la maison. Je n’ai jamais, jamais pu savoir quel était le problème, et je n’ai jamais pu décoller de cette fichue note !!
Article vraiment très interessant… Une raison supplémentaire de commander ce livre pour Nowel!!!
Ouiiiiiiiiiiiiii !! Tu vas te régaler !
Trèès intéressant, vraiment! Et comme le suggère les commentaires, l’application de se principe dans tous les domaines de la vie peut nous faire tous progresser. Parce que devant un résultat de concours par exemple ou devant son chef ou une équipe la question est souvent : mais pourquoi j’en suis là , pourquoi j’ai ce résultat (et qu’estce qui a clocher). Le savoir nous pousse à moins se torturer, à ne pas demander de justifications tel zorro, à mieux avancer pour la fois suivante. j’essaie demain avec mon fils.
Et dis-nous ce que ça donne !
Je dois avouer que je brûle de savoir ce que ça va donner en pratique avec mon petit bonhomme (et aussi si je vais y arriver, mais ça c’est une autre histoire ^^ »). Mais je commence à utiliser ce nouveau langage avec mes proches, et je sens une différence !
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