Allez on va faire comme en cours, va lire le texte, je t’en cause après. Et si tu lis pas, viens pas te plaindre que tu comprends rien hein ;)

Permets-moi un brin d’humour sur les « poncifs » cités dans l’article :

– « Une bonne fessée n’a jamais fait de mal à personne » -> Ah ben si, ça fait mal aux fesses hein !!

– « Qui aime bien châtie bien » -> Super, vive les sado-masos.

– « Il y a des coups de pied aux fesses qui se perdent » -> Les pauvres, donnons-leur un plan…

J’hésite à te dire ce que je pense de la forme de l’article, qui use de raccourcis abusifs pour parvenir à te convaincre, qui mélange un peu tout et n’importe quoi, me donnant à moi l’envie de les contredire rien que pour le plaisir, et d’attaquer les points un par un. Mais je crois que je suis payée (ah non, tiens, c’est quoi ce bazar ??) plutôt à te parler du fond, et que le but est surtout de se poser un tas de questions. Alors je vais être sage.

Pour légiférer, il faut d’abord définir. La violence physique envers un enfant, c’est quoi pour toi ? Pose-toi la question, et pose-la à ton entourage, tu verras qu’il y aura autant de réponses que de personnes.

Des tapes sur la main, des fessées déculottées, des tapes sur la couche, des bras empoignés pour secouer le gamin, des gifles, des coups de poing, une poussée un peu rude dans le dos, des coups de martinet, des coups de ceinturon, etc etc

Certains vont parler de châtiment corporel donné de sang froid par un maître d’école. D’autres d’un moment où ils ont perdu patience et ne se sont pas maîtrisés. D’autres encore vont s’avouer démunis et dire que c’est la seule solution qu’ils ont trouvé pour se faire obéir.

Qu’est-ce qu’on entend alors par violence, où est-ce qu’on met la barre, a-t-on sans le savoir des gestes qui nous paraissent anodins et qui sont en fait violents ? Et certains mots ne sont-ils pas encore plus violents qu’une gifle, ne font-ils pas encore plus de dégâts ?

(…) une loi pour « abolir la violence physique et psychologique envers les enfants. »

Je m’interroge vraiment sur le terme violence. C’est une notion parfois si personnelle que ce qui est violent pour l’un est sans importance pour l’autre. En y réfléchissant, on se rend compte qu’il n’est pas si évident que ça de définir la violence physique, alors pour la violence psychologique, c’est encore plus compliqué.

Une loi seule ne changerait pas la pratique parentale, admet Edwige Antier. « Elle bousculerait l’opinion, mais il faudrait l’accompagner d’une campagne d’information », précise la députée.

Encore une fois le fond est intéressant. A vrai dire je ne comprends pas pourquoi on aurait besoin d’une loi pour se mettre à informer et à réfléchir, mais admettons. Cependant je me méfie de la forme de la campagne d’information. On en a déjà vu passer, et je les ai trouvées extrêmement réductrices, et jouant immédiatement sur une corde que les parents connaissent trop bien : la culpabilisation. Or je suis persuadée que c’est un très mauvais moteur pour faire changer des comportements.

Que faire alors ? Rien ? Baisser les bras et laisser faire ?

Lorsqu’on impose une règle à un enfant, il me semble qu’on obtient toujours un meilleur résultat en lui expliquant le pourquoi de cette règle que lorsqu’on lui dit simplement « c’est interdit ». Et finalement pour nous, bande d’adultes, c’est pareil. Interdire pour interdire ne sert pas à grand chose, mieux vaut éduquer. Expliquer en quoi avoir recours à la violence, au mieux ne sert à rien, au pire est mauvais, sans pour autant verser dans l’extrémisme en faisant peur aux parents qui se seraient déjà laissé emporter. Donner d’autres pistes pour résoudre les conflits, désamorcer les crises. Éduquer, en somme…

Oui, mais jusqu’où a-t-on le droit et les moyens de le faire ? Jusqu’où peut-on s’immiscer dans une famille pour dire ce qu’il est bon ou mauvais de faire ? Doit-on donner des cours aux jeunes parents ? Doit-on aller chez eux régulièrement pour contrôler ce qu’ils font ??

Pour résumer, je crois que toutes les questions de ce billet tournent autour de la même idée : où est-ce qu’on commence, où est-ce qu’on s’arrête…

(L’image est signée Emmanuel Chaunu)

Vaallos