C’est l’objet d’un dossier dans la revue Sciences Humaines du mois d’octobre.

De multiples théories sont résumées,

– la pulsion pour apprendre interprétée par Freud comme une « sublimation d’une libido sexuelle » ( ??!!),
Il y a sans doute une part de vérité, mais franchement pour donner à son enfant l’ envie d’apprendre, je vois pas bien

– l’approche béhavioriste des années 60, pour laquelle « la motivation à apprendre est boostée par les réussites et récompenses, et le dégout provient des échecs et sanctions »
Bon ça, on sait que ça a ses limites. En même temps, quand on explique à P’Tit Gars que pour avoir le droit de jouer à la DS, il faut qu’il nous explique les types de phrases au lieu de répondre n’importe quoi, là, tout à coup il sait.
Il sait aussi parfaitement lire l’heure au voisinage de 18h, heure à laquelle les écrans commencent à être autorisés.
Miss Puce a montré ses compétences à se repérer dans les dates, essentiellement au voisinage de son anniversaire

– dans les années 50 Maslow mettait le besoin de réalisation de soi au sommet de la pyramide des besoins, la base de cette pyramide comprenant les besoins physiologiques comme se nourrir et se protéger , suivis des besoins de sécurité matérielle (confort), puis d’affectation et d’acceptation par l’autre, ensuite des « besoins cognitifs, esthétiques »

D’autres psychologues américains de la même époque parlent de « besoin d’accomplissement » qui mêle satisfaction personnelle et reconnaissance sociale.
Je sais que c’est très discuté. En même temps quand on voyage dans des pays dits émergeants, on comprend très bien que la priorité est d’abord donnée à nourrir et vêtir les enfants, l’accompagnement psychologique c’est un peu un luxe.

– dans les années 80 sont apparues les théories sociocognitives, qui intègrent des dimensions affectives, émotionnelles et d’estime de soi
Là, ça me parle plus, cela rappelle ce que j’ai lu dans le livre de Gisèle George dont je vous parlais ici

– la motivation extrinsèque ou intrinsèque souligne qu’on agit pour une chose avec d’autant plus de d’intérêt que cette action vient de soi et non de sollicitations extérieures
Oui ça aussi, j’ai l’impression que ça marche avec mes enfants : choisir eux-mêmes un livre est une motivation à lire

– l’approche cognitive décrit la motivation en terme de buts du point de vue d’un élève ou d’un étudiant : maîtriser une activité, réussir au regard des autres, éviter un désagrément
Je pense que cela demande une certaine maturité. Mes enfants sont bien trop jeunes.

– le sentiment d’auto-efficacité , lorsqu’un individu compare ses résultats à ses objectifs est une source supplémentaire de motivation ou de démotivation
Nous sentons tous un certain réconfort à l’accomplissement de quelque chose qui nous donne l’impression d’avoir un résultat au bout . Cela peut être aussi simple que faire des confitures, ou coudre un bricolo.
Mais au-delà de ça, je ne me vois pas du tout fonctionner en bilan / objectifs dans la sphère familiale ou pour les apprentissage, c’est trop connoté performance au travail dans mon esprit.

– la neuropédagogie vise à « s’appuyer sur les capacités cognitives et le fonctionnement du cerveau pour en tirer des pratiques adéquates ». « Ainsi l’apprentissage mobilise les fonctions de représentation, de planification, de réflexivité, de confiance en soi , de mémoire, qui doivent être utilisées pour mieux apprendre »

Et l’auteur d’ajouter « A ce jour la neuropédagogie reste pour l’essentiel un programme de recherche et un label plus qu’une réalité tangible ».
Bon, en même temps, il ne faut pas trop fumer la moquette quand même !!

Mais au final, je ne sais pas trop quoi faire de tout ça.

Je mesure bien les limites des sanctions / récompenses, et j’aime bien l’idée de susciter des choix pour motiver. C’est tout ce que je retiendrai.

Vous pouvez aussi me lire sur mon blog perso Phypa