A chaque séjour en France, je profite toujours pour acheter quelques livres de poche que j’apprécie de lire une fois de retour en Espagne. J’avais acheté il y a déjà plusieurs années le livre de Jacques Salomé, Heureux qui communique et je n’avais pas vraiment eu le temps de m’y intéresser jusqu’à ce que son titre m’interpelle au hasard d’une étagère.

Lorsque j’étais enceinte de ma première fille, j’entendais d’autres Mamans qui disaient parler à leur ventre pour s’adresser à leurs bébés. Cela ne m’est jamais arrivé, bien que je crois réellement aux bienfaits de ces pratiques mais tout simplement parce que je ne savais pas quoi lui dire. Après sa naissance, j’ai mis du temps avant de pouvoir m’adresser à elle, je ne pensais pas qu’il était important de lui parler alors que je n’arrivais même pas à l’appeler par son prénom! Je n’avais pas la chance à se moment là de partager cette expérience avec mon entourage et les seuls exemples disponibles (famille de Mr Ordinaire) ne servaient qu’à me faire douter encore davantage de mes rares initiatives.

Avec Mr Ordinaire, nous avons vécu des moments très difficiles durant cette première grossesse, nous ne savions plus comment nous parler et déjà notre Bébé bouleversait notre équilibre. Sachant cela, il était prévisible qu’après la naissance de Bébé, la situation n’allait pas vraiment s’arranger…

Adultes d’aujourd’hui en difficulté, en interrogation ou en recherche certes, mais qui différencient trop maladroitement encore dans leur rôle de parent, celui d’homme-femme, d’époux-d’épouse »

Les bases de notre communication étaient à redéfinir, nous avions un nouveau rôle à assumer (celui de parents) et ce n’est que très tard que nous avons réussi à reprendre les rênes de notre couple (mieux vaut tard que jamais!).

Avec notre Princesse, les difficultés ont commencé lorsque j’étais enceinte de sa petite soeur. A ce stade de son développement, je me trouvais démunie face à certains épisodes de colères car mes premières réactions étaient le reflet de ce que j’ai vécu lorsque j’étais enfant (ou du moins ce qui m’a le plus marquée). Un comportement marqué par l’autoritarisme et les sanctions que J. Salomé considère comme des « facteurs majorants qui contribuent à renforcer l’incompréhension, tout en creusant encore l’énorme fossé entre le monde des adultes et celui des enfants« .

Je partage complètement l’avis de l’auteur lorsqu’il évoque l’urgence actuelle de modifier nos comportements relationnels, à tous les stades de la société (le monde de l’éducation, de la santé, de la famille et partout où ont lieu les échanges sociaux). C’est pour cette raison que j’essaye de développer au quotidien l’écoute attentive des besoins de mes Princesses car je crois que le respect est la base d’une communication épanouie.

Élever un enfant, c’est lui permettre non seulement d’exister mais de se positionner comme sujet.
En lui reconnaissant cette aptitude à être un partenaire actif, compétent et non l’objet de nos désirs, de nos peurs ou de nos insatisfactions, nous lui donnons ainsi les moyens de se confronter à ses propres ressources et à ses propres limites.

Au quotidien je fais toujours en sorte d’éviter de donner des ordres à ma fille, je préfère formuler mes phrases sur le ton de l’interrogation car le fait de prendre en compte ses désirs nous permettent d’éviter de nombreux conflits. Si cela ne suffit pas, lui donner à choisir entre deux possibilités lui permet d’oublier son envie d’opposition systématique.

Dans ce petit guide, l’auteur présente les « outils » qui, selon lui, peuvent nous permettre d’apprendre à communiquer. Je ne vais pas m’étendre sur cette partie là car je ne trouve pas que ce soit très facilement réalisable en pratique mais toute la partie théorique est relativement intéressante.

L’un de ces outils consiste à nous apprendre à passer du « Tu » au « Je » car en parlant de moi, de ce que j’éprouve et de ce que je pense,  j’invite l’autre à parler de lui. (ex: TU n’as rien mangé aujourd’hui, TU arrêtes d’embêter ta soeur, TU devrais écouter ce que je te dis… –> Relation klaxon).

Enfin je soulignerais l’importance accordée à l’accompagnement des émotions, des colères que peuvent par exemple vivre nos enfants (et nous avec!):

Le plus difficile parfois pour des adultes sera d’accepter d’entendre les émotions comme un langage.
Le plus souvent, l’expression d’une émotion s’accompagne d’une gêne ou de pudeur chez celui qui l’exprime, d’un refus indirect ou d’une culpabilité chez celui qui en est le témoin.

On dit souvent « Aime-moi le plus lorsque je le mérite le moins » et cela est parfaitement représentatif de notre comportement en cas de débordement émotionnel à la maison. Dans ces cas là, rien ne sert de communiquer verbalement (ou alors juste une description du ressenti), un simple rapprochement, un contact feront que « l’émotion se partage et se vit comme un langage ».

J’espère que ces quelques extraits seront suffisamment représentatifs de la théorie de l’auteur et même si ce petit guide n’est pas un incontournable, il a le mérite de dire les choses avec des mots simples afin de nous permettre de découvrir ce qui parasite parfois notre aptitude à la communication.

Une mère ordinaire