L’attachement est un lien indéfectible intimement lié à l’amour et qui s’établie entre les êtres humains et plus particulièrement entre la mère et son enfant. Il scelle ce duo fusionnel et renferme en même temps en lui cette notion d’individualité des deux partis (peut-être en opposition avec le mot fusion à mon sens) : la mère et l’enfant sont différents mais attachés l’un à l’autre, indissociables l’un de l’autre.

Ce phénomène d’attachement, ce sentiment que l’on peut éprouver à l’égard de l’autre, permet la transmission d’un certain nombre de chose de la mère à l’enfant, de manière assez inconsciente, voire involontaire. Snana nous rapporte notamment comment l’attachement permet d’inculquer un certain goût de la vie à l’enfant, ce que l’on appelle « le tempérament », à travers le récit poignant de Boris Cyrulnik, que l’on ne présente plus. Un bien joli récit qui fait réfléchir à ce que nous transmettons à l’enfant par le biais de ce lien d’amour.

Par cet attachement, Madame Zaza Of Mars se demande, elle, ce qu’elle transmettra comme valeur familiale à ses enfants. Celle aussi héritée de sa propre famille et celle héritée par son mari : et si l’attachement ne faisait finalement pas le lien entre les générations ? Sorte de relais qui se transmet de parents aux enfants, puis d’enfants à ses propres enfants ?

Qui dit attachement… dit aussi séparation : ça, beaucoup de maman en ont fait la douloureuse expérience en cette rentrée. Que ce soit pour l’entrée en crèche ou à l’école, il n’est pas facile de se séparer pour l’enfant, mais aussi pour la maman. Beaucoup de choses se jouent souvent inconsciemment et c’est ce dont nous parle Madame Frimousse. Elle met aussi l’accent sur l’importance d’une réelle préparation à cette séparation en collaboration avec la mère et l’enfant. Une démarche qui prend du temps, un temps qui n’est malheureusement pas toujours possible de prendre. Je parie que beaucoup de mamans déploreront que cette préparation – par manque d’effectif, de disponibilité – est souvent « standardisée » (tant de séances avec le parent, tant avec l’enfant seul) et accompagnée de phrases du type « ça passera, c’est normal ». N’empêche, ce qui est considéré comme « normal » peut tout de même être accompagné…

Une difficulté de se séparer de la mère que l’enfant peut traduire par diverses façons. Nous avons sûrement toutes et tous expérimenté les pleurs. Mais parmi les autres manifestations constatées : le refus de s’alimenter. Contrairement à la (fausse) croyance qui veut qu’un enfant ne se laisse pas mourir de faim, Maman mais pas seulement nous relate l’histoire d’un bébé qui s’est purement est simplement laissé s’affamer parce qu’il ne voulait pas être sevré du sein de sa mère… Une « fissure » de cet attachement sans doute trop violente qui l’a mené à l’hospitalisation. J’ai moi-même connue une enfant qui, ayant l’habitude de prendre les repas avec son papa, a cessé de manger purement et simplement lorsqu’il a dû s’absenter pendant 15 jours, comme si la nourriture était l’un des pivots de l’attachement…

French Girl in London nous parle elle, du problème inverse : l’obésité infantile, à travers le cas de parents accusés de ne pas contrôler l’alimentation de leurs enfants effectivement en fort surpoids. L’attachement joue ici un rôle morbide à travers la nourriture. Et pourtant la séparation pure et simple ne résoudra pas le problème : comme si l’attachement continuait de produire ses effets néfastes même en l’absence du parent… Cette trace de l’autre, nous la portons tous en nous… même en l’absence de nos parents. Quant à la question de la nourriture, je reste convaincue qu’elle véhicule l’amour ou non que les parents nous portent et qu’elle représente souvent un enjeu autre que celui de simplement se sustenter.

D’ailleurs, le début de cet attachement ne commencerait-il pas dès la naissance, justement lors de la première tétée, le premier plaisir donné par la nourriture ? Un moment magique dont nous parle Histoires de nombril avec beaucoup de douceur et d’émotions et qui vient finir ici ce débrief au sujet à mon sens complexe et qui encore une fois mériterait des approfondissements pour en saisir la réelle portée.

Chrystelle – Kiki the mum